Avec trois acquisitions, des résultats trimestriels en baisse et la filiale américaine sur le grill, l’actualité est particulièrement dense chez Atos.

Le groupe de services IT français annonce la signature de trois transactions, dont les conditions financières ne sont pas dévoilées, pour renforcer son expertise dans les domaines de l’Edge Vision améliorée par l’IA, de la cybersécurité et de la PLM.

Fondé en 2001 et basé à Londres, Ipsotek fournit des logiciels d’analyse vidéo améliorée par l’IA. Sa plateforme de gestion des alertes en temps réel et de suivi multi-caméra VISuite offre une large gamme de cas d’utilisation comme la gestion des foules, la détection des intrusions, la protection périmétrique ou encore la gestion du trafic. L’entreprise revendique plus de 600 projets réalisés dans 38 pays. Son acquisition ajoutera environ 50 professionnels hautement qualifiés aux équipes d’Atos.

De son côté, l’Allemand Cryptovision développe et met en œuvre des solutions cryptographiques de pointe pour la sécurisation des identités numériques. Certifiées par l’Office fédéral de la sécurité de l’information (BSI) et par l’OTAN, ces solutions sont destinées aux secteurs publics et de la défense, ainsi qu’aux entreprises soumises à des réglementations et des normes de sécurité très strictes. « Les produits de cryptovision complètent le portefeuille de produits de cybersécurité Atos existant afin que nous puissions nous adresser à de nouveaux projets et clients, à la fois sur le marché allemand et à l’international », commente dans un communiqué Pierre Barnabé, Senior Executive Vice President, Global Head of Big Data & Security chez Atos.

Toujours pour accélérer le changement de son business mix, le groupe va acquérir le Canadien Processia, spécialiste dédié aux solutions de gestion du cycle de vie des produits développées par Dassault Systèmes. Pocessia, qui compte environ 250 salariés, propose des services managés, de consulting et d’intégration. Cette acquisition va étoffer la division « PLM et solutions d’ingénierie » d’Atos et étendre sa présence en Amérique du Nord et en Europe.

Ces trois opérations ont été annoncées en même temps que les résultats financiers du premier trimestre d’Atos.

En baisse sur un an de 1,9% à taux de change constant et de 3,9% en organique, le chiffre d’affaires atteint 2,69 milliards d’euros. « Sur le trimestre, les activités d’Atos ont encore été affectées par le Covid-19 malgré une bonne résistance dans les services financiers et l’assurance, dans la santé et les sciences de la vie, ainsi qu’en Europe du Nord, dans les marchés en croissance et en Europe du Sud où l’on constate une reprise encourageante », commente la société de Bezons dans son communiqué.

Sur un plan régional, l’Europe du Nord et l’Europe du Sud voient leurs revenus progresser de respectivement 6,2% et 1,9%, avec des chiffres d’affaires de 730 millions et 607 millions d’euros. En revanche, le chiffre d’affaires de l’Europe Centrale recule de 8,5% à 608 millions d’euros. La baisse est encore plus sévère en Amérique du Nord où elle atteint 9,4%. Le chiffre d’affaires a été affecté par l’impact plus tardif qu’en Europe du Covid-19, des réductions de volume dans le secteur public et le report de certains projets prévus pour le premier trimestre, justifie Atos.

Toujours à propos de l’Amérique du Nord, le groupe français indique que dans le cadre de leur audit 2020, les commissaires aux comptes ont identifié au sein de deux entités juridiques américaines (qui pèsent 11% du chiffre d’affaires du groupe) des faiblesses du contrôle interne sur le reporting financier et le chiffre d’affaires IFRS 15, ce qui a conduit « à plusieurs erreurs comptables et à un risque potentiel de dérogation aux contrôles à cet égard ».

Malgré des procédures d’audit supplémentaires, les commissaires aux comptes n’ont pas été en mesure d’exécuter leur mission dans les délais nécessaires et « ont émis une opinion avec réserve en raison d’une limitation de périmètre des comptes consolidés de l’année 2020 ».

Le groupe précise qu’il n’a pas identifié d’anomalies significatives dans ces comptes mais qu’il va procéder à un examen comptable complet des deux entités et fera le point au moment des résultats du premier semestre. Il ajoute qu’un plan de remédiation conçu sous la direction du secrétaire général du groupe est en cours de mise en œuvre. « Il couvre des domaines tels que les contrôles préventifs, les directives et la documentation, la revue des ressources humaines, les compétences et l’organisation ainsi que la sensibilisation et la formation. Une analyse complémentaire est en cours pour s’assurer que le plan est exhaustif », conclut Atos.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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