Il y a longtemps que Google n’est plus un simple moteur de recherche. Rachat de Motorola, développement d’Android, lancement du Nexus etc. jalonnent la marche forcée vers une externalisation tous azimuts. 

Les dernières nouvelles en provenance des Etats-Unis renforcent cette analyse. Si l’on en croit Bloomberg – qui n’est pas le seul à se faire l’écho de ces rumeurs –  la firme de Mountain View envisagerait à présent de fabriquer ses propres processeurs basés sur l’architecture ARM, dans le but semble-t-il de réaliser ses propres serveurs. Certes, il s’agirait-là d’équiper ses centres de données. Il n’est toutefois pas sûr que la firme de Mountain View n’ait pas d’autres idées derrière la tête.

Elle vient ainsi d’entrer en fanfare sur un autre terrain où on ne l’attendait pas voici quelques années, comme le révèle le site Seeking Alpha. Ou plutôt un bloggeur du site – Dan Strack – qui décrit un événement auquel il est confronté directement : le développement de Google Fiber dans sa ville.

Testé en 2011 dans le quartier universitaire de Standford à Palo Alto en Californie, lancé un an plus tard, le projet a pour ambition de développer la réseau de fibre optique de Google un peu partout aux Etats-Unis, et pourrait même arriver en Europe.

Après une compétition acharnée entre plusieurs villes américaines qui souhaitaient être les premières à bénéficier de la technologie, les villes jumelles de Kansas City (Missouri) et Kansas City (Kansas), situées de part et d’autre de la rivière Missouri, l’emportèrent.

Aujourd’hui le lancement à Kansas City étant considéré comme un franc succès, Google Fiber se déploie à Austin (Texas) en attendant de le faire à Provo (Utah).

Le géant du net entre ainsi en confrontation directe avec un autre géant : AT&T et ses dix millions d’abonnés à la fibre.

Google Fiber propose en effet à ses clients deux offres. Tout d’abord une offre low cost qui, pour un versement unique de 300 dollars (représentant les frais d’installation), propose un débit descendant de 5 Mégas et un débit ascendant de 1 Méga. Les clients plus exigeants – et surtout plus aisés – disposeront quant à eux d’un débit symétrique de 1 Giga, de plus de 200 chaînes de télévision et d’un espace de stockage dans le cloud de 1 Terabit, sans oublier une tablette Nexus 7 devant servir de télécommande. Il leur en coûtera 120 dollars par mois. Les clients un peu plus fauchés pourront souscrite uniquement à l’accès Internet, et ce pour 70 dollars par mois. Tous devront cependant s’acquitter des 300 dollars de frais d’installation.

Une goutte d’eau pour les finances de Google

Le succès de la formule est paraît-il foudroyant. Il est vrai que l’offre d’AT&T est moins attrayante, se limitant pour le package complet à 300 Mégas, 50 Gigas de stockage et la chaîne HBO pendant trois ans, le tout pour 120 dollars par mois, à condition de  » partager  » l’historique de ses connections avec l’opérateur, sans quoi il faut débourser 30 dollars supplémentaires. Comme on le voit Google est aux USA sur le marché de la fibre, ce que Free est dans l’Hexagone sur celui du téléphone mobile. AT&T n’a désormais d’autre choix que de monter lui aussi en puissance.

Rien d’étonnant à ce que les abonnements à Google Fiber pleuvent même avant le démarrage du service, prévu à Austin vers le milieu de l’année prochaine.

Particularité qui vaut son pesant d’or : le responsable Google Fiber à Mountain View, Milo Medi, a expliqué que les dépenses d’investissement étaient  » immatérielles  » comparées à la bonne santé de l’entreprise. 

Toutefois, comme le constate Dan Strack, il n’y a pas de raison pour que cela ne débouche pas sur un business fructueux de plusieurs milliards de dollars comme c’est le cas pour AT&T.