L’opérateur breton peut se targuer d’avoir réussi son exercice 2021. Il affiche ainsi un chiffre d’affaires en hausse de 35% à 32 M€. Les deux tiers de cette croissance viennent de l’acquisition d’Océanis en mai. L’intégrateur IBM lui a apporté un surcroît de 5 M€ de chiffre d’affaires sur l’année. Sur le périmètre historique, la croissance organique a atteint 12%. Une croissance tirée notamment par l’activité hébergement et, dans une moindre mesure, par les réseaux privés multisites (MPLS/SD-Wan). L’effectif s’est sensiblement étoffé. Outre 30 salariés d’Oceanis, 25 nouvelles recrues ont rejoint l’entreprise, portant son effectif à 150 personnes.
Au-delà de ces bons résultats, l’exercice a été rythmé par plusieurs événements structurants. Il y a eu d’abord le changement de nom en début d’année, Bretagne Télécom devenant trop restrictif avec le temps au regard de ses ambitions. Puis il y a eu l’acquisition d’Océanis. Une acquisition plutôt réussie à ce stade, Océanis ayant enregistré une croissance de 25% par rapport à 2020. Mais Blue a engagé une transformation profonde de l’intégrateur pour le faire migrer vers son modèle de fournisseur de services cloud. Une transformation qui consiste notamment à rapatrier dans ses datacenters les infrastructures IBM i que ses clients hébergent sur site. 80% de son parc serveur est dans ce cas. Un chantier qui va prendre au minimum deux ans.
Autre initiative majeure : la création d’un pôle cybersécurité en septembre. Une équipe d’une dizaine de personnes a été constituée, avec notamment pour mission de monter un SOC (centre opérationnel de sécurité). L’opérateur propose désormais des services de détection et de réponse à incident basés sur la technologie QRadar d’IBM. Des services qui s’ajoutent aux fonctionnalités d’authentification multifacteurs (Fortinet) et de bastion (Cyberark) qu’il intègre dans ses offres d’hébergement.
À l’heure où d’autres annonçaient leur sortie du projet Gaia-X, Blue y a adhéré en novembre. « En tant que fournisseurs de services cloud, on souhaite pouvoir interopérer avec les autres fournisseurs de services cloud. Or Gaia-X vise à établir une norme européenne pour l’interopérabilité et la portabilité des données entre différents fournisseurs de services cloud. Cette portabilité existe dans le domaine des télécoms (pour les numéros de téléphone) mais pas encore dans le domaine du Cloud », souligne Réda Belouizdad, directeur marketing et communication de l’opérateur.
Enfin, au siège de Châteaubourg (35), les équipes ont pu prendre possession durant l’été d’un nouveau bâtiment de 500 m2.
Pour l’exercice en cours, Blue vise une croissance organique de 15%, soit un chiffre d’affaires de 37 M€, et prévoit le recrutement d’une trentaine de profils techniques, notamment pour renforcer son pôle cyber. La société espère également finaliser d’ici à la fin de l’année la certification SecNumCloud de l’ANSSI, qu’elle a enclenchée en septembre dernier. Enfin, une nouvelle opération de croissance externe devrait bouclée dans le courant de l’année.