Cette nouvelle a fait l’effet d’une bombe et a fait chuter le titre de la société de plus de 4% : l’ancien CEO de Red Hat, Jim Whitehurst, quitte la présidence d’IBM. Le dirigeant « qui a joué un rôle central dans l’intégration d’IBM et de Red Hat » a décidé de quitter son poste assure le CEO de Big Blue Arvind Krishna dans un communiqué. « Je suis heureux qu’il continue à travailler en tant que conseiller principal pour moi et le reste de l’équipe de direction alors que nous continuons à faire évoluer notre entreprise », ajoute le dirigeant.

« Notre stratégie de cloud hybride et d’IA trouve un écho fort auprès des clients. Je crois que nous sommes à un moment décisif de notre parcours », affirme encore ce dernier. « Alors que le monde commence à rouvrir, IBM a une opportunité unique de se positionner pour une nouvelle ère de croissance passionnante, de continuer à accélérer le rythme et le rythme d’exécution de notre stratégie, et de renforcer notre culture centrée sur le client et notre capacité à fournir de l’expertise technique. »

Jim Whitehurst avait rejoint IBM après le rachat, finalisé il y a tout juste deux ans, du spécialiste de l’open source pour la bagatelle de 34 milliards de dollars. Il avait pris la présidence de la société le jour de l’entrée en fonction d’Arvind Krishna en avril 2020. Le président de la division Produits et technologies de Red Hat, Paul Cormier, lui avait alors succédé.

Ce départ interroge, d’autant que beaucoup considéraient Jim Whitehurst comme le dauphin de Krishna. « C’est un choc », a déclaré à CRN le CEO d’un des principaux partenaires d’IBM, qui n’a pas souhaité être identifié. « Je ne peux pas croire que Whitehurst parte. Cela a surgi de nulle part. Il était l’héritier présomptif d’Arvind. La grande question maintenant est de savoir qui va s’assurer que l’intégration entre IBM et Red Hat ne dérape pas ? IBM doit vraiment s’assurer que cette intégration reste une priorité absolue. »

« Je suis surpris car j’ai toujours pensé que Jim serait le prochain CEO d’IBM. J’ai également aimé le couplage entre un IBMer à vie et un outsider », a indiqué à TechCrunch Patrick Moorhead, fondateur et analyste principal chez Moor Insight & Strategies.

Ce départ est d’autant plus surprenant que Jim Whitehurst est un des salariés les mieux payés d’IBM. Selon TheRegister il a touché en 2020 une rémunération de 27,2 millions de dollars, dont notamment 1,1 million de dollars de salaire et 22,4 millions de dollars en actions. Il était également bénéficiaire d’une prime de maintien en fonction pouvant atteindre 6 millions de dollars dont il a obtenu un premier versement en juillet 2020. Le deuxième devait tomber ce mois-ci et le troisième en juillet 2022, ces paiements étant notamment couplé à l’atteinte d’objectifs financiers.

Dans son communiqué Arvind Krishna annonce également d’autres changements au niveau de la direction. Citons notamment le départ de la vice-présidente  en charge des marchés mondiaux, Bridget van Kralingen, qui sera remplacée par le vice-président Rob Thomas, responsable jusqu’à ce jour l’activité logicielle. Ou encore la prise en charge des logiciels cloud et cognitifs par Tom Rosamilia, qui supervisait l’activité systèmes. Il est remplacé par l’ancien vice-président principal d’HPE chargé de l’informatique hybride.