Unisys va supprimer 138 emplois en France. Cela représente environ 37% de l’effectif de la filiale qui compte 378 salariés. Ce sont essentiellement des cadres seniors « donc difficile à reclasser » ainsi que des « salariés ciblés personnellement » qui sont touchés a fait savoir à l’AFP Isabelle Dhrif-Saint-Yrieix déléguée CGT. Une porte-parole de la société a confirmé à l’AFP qu’un PSE avait été annoncé aux syndicats le 20 octobre. Le comité d’entreprise devrait se prononcer mi-avril. La société de services évoque des « conditions de marché particulièrement difficiles » et une « dégradation financière ».

De son côté, le délégué syndical CFE-CGC, Michel Finck a indiqué dans un communiqué que plus aucun contrat ne pourra être signé, ce qui laisse supposer une fermeture de la filiale sur le court terme, rapporte Distributique. Le syndicaliste précise qu’après avoir fermé 9 filiales européennes, le groupe américain s’apprête à faire de même en France, un pays qui n’est plus considéré comme stratégique, et à rapatrier une partie de ses activités dans sa division Europe Limited installée au Royaume-Uni.

Selon les syndicats, Unisys France a bénéficié de nombreuses aides de l’Etat, notamment du crédit d’impôt recherche à hauteur de 650.000 euros, de 400.000 euros de crédit formation et d’un CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) de 1,4 million d’euros sur quatre ans.

Unisys emploie 23.000 personnes, dont la moitié aux Etats-Unis. A l’origine constructeur informatique et éditeur de logiciel, la société s’est peu à peu réorganisée pour se consacrer aux services. Une réorganisation qui a coûté de très nombreux emplois. Aujourd’hui, elle est particulièrement active dans le machine learning, l’intelligence artificielle et la data analytics.

En 2016 Unisys a enregistré un chiffre d’affaires de 2,8 milliards de dollars pour une perte de 47,7 millions de dollars, contre un chiffre d’affaires de 3,0 milliards de dollars et une perte de 109,9 millions de dollars en 2015. Son bilan est notamment grevé par une charge de 2,3 milliards de dollars liée aux prestations de retraite accordées à ses anciens salariés.