Markess vient de publier son étude sur le marché des applications à la demande. Selon ce document, le mode hébergé devrait s’imposer mais sans augmentation du carnet de commande.

 

A l’occasion des états-généraux de l’ASP SaaS, Markess International a publié son 3ème baromètre de ce marché. Réalisé à partir d’une enquête auprès des éditeurs concernés, il fournit quelques indicateurs intéressants sur l’évolution que devraient connaître les applications en ligne à la demande au cours des deux prochaines années en France.

 

Lors de la première édition du baromètre en 2007, 58% des prestataires interrogés annonçaient un basculement du modèle de vente traditionnel du logiciel vers un système « on demand ». En 2008, ce pourcentage n’avait progressé que de 4 points. On pouvait donc s’attendre à une évolution linéaire. Or, cette fois 86% des 160 personnes sollicitées penchent pour une évolution en ce sens. Toutefois, pour la moitié des répondants, le basculement ne se fera pas avant 2012, voire après. Ce qui laisse à penser que tous les prestataires ne sont pas prêt à franchir le pas dès aujourd’hui.

 

Un manque de visibilité sur la demande

 

Paradoxalement, 74% d’entre eux, qualifient la demande des entreprises pour les applications SaaS de moyenne à soutenue, alors qu’ils étaient 89% à penser ainsi en 2008. Comme le dit le cabinet « les offreurs manquent de visibilité sur la demande ». Pourtant, une étude récente menée par Markess auprès de 270 utilisateurs a permis de vérifier que la crise actuelle encourageait fortement la demande d’applications SaaS.

 

Toujours d’après les éditeurs sondés, ce sont les TPE et les PME qui vont tirer le marché, rattrapant ainsi le retard pris sur les grands comptes. Une bonne partie d’entre eux (37%, contre 21% en 2008), s’attendent toutefois à une stagnation de la valeur moyenne des contrats par client. Quant à la valeur moyenne des carnets de commande, 16% tablent sur une stagnation (9% en 2008).

 

Un simple coup de sonde

 

Faut-il prendre ces indications à la lettre, sachant qu’elles proviennent d’éditeurs évoluant sur ce marché et non de clients ?
« Ces chiffres sont corrélés par d’autres acteurs et par les indicateurs des entreprises », estime Emmanuelle Olivier-Paul, directrice associée chez Markess.

 

Il ne s’agit toutefois que d’un « coup de sonde ». « Il faut tenir compte de beaucoup de paramètres. Ainsi des offreurs donnent des taux de croissance de l’ordre de 50% mais sur des marchés très faibles. D’ailleurs le marché du SaaS est loin d’être monolithique. Certains domaines d’applications sont très demandés, sans qu’il y ait de solutions en face. C’est notamment les cas de l’ECM. Or un marché ne peut croître que s’il y a des offres ». Selon notre interlocutrice « tous les marchés ne vont pas forcément changer de modèle ».

 

Le pas est d’autant plus facile à franchir lorsque les éditeurs œuvrent dans des domaines d’applications récents. « Dans la relation client ou les solutions de collaboration, le mode SaaS permet d’aller au-delà de ce qu’offrait le modèle de licence », conclut Emmanuelle Olivier-Paul.