Co-fondateur de Kappa, connu pour son expertise virtualisation (récemment racheté par APX), Armel Kermorvant a accepté de nous dévoiler ce qu’il avait retenu de VMworld Europe, qui s’est tenu du 12 au 14 octobre.

 

Channelnews : Vous vous êtes rendu à VMWorld Europe à Copenhague les 12, 13 et 14 octobre. Qu’en avez-vous retenu ?


Armel Kermorvant : Je dirais qu’il y a désormais une réelle maturité du cloud dans le sens où, en face des concepts, VMware offre dorénavant des produits aboutis. On est passé de l’ère de l’outillage, où tout n’était qu’intégration, à l’ère des produits. Aujourd’hui, on est en mesure de proposer des niveaux de disponibilité, de flexibilité et de management pour les clouds privés équivalents à ceux des clouds publics. Avec vSphere, n’importe quelle entreprise peut bâtir son cloud privé et rivaliser avec les infrastructures des grands infogéreurs.

Y a-t-il une innovation en particulier qui a permis d’aboutir à cette évolution ?


Armel Kermorvant : Le point essentiel à mon avis ce sont les outils de management. Il faut pouvoir penser les infrastructures virtuelles comme des infrastructures physiques. Surtout, il faut pouvoir fédérer clouds privés et clouds publics car les uns et les autres vont rapidement former des clouds hybrides. Quel que soit l’endroit où elles s’exécutent, applications et données ne doivent pas échapper à la logique de management de l’entreprise. C’est la vocation de vCloud Director.

Mais cette standardisation des outils n’est elle pas une menace pour votre métier d’intégrateur ?


Armel Kermorvant : Non, le cloud reste un métier d’intégration. C’est d’autant plus vrai que l’écosystème VMware ne cesse de s’étendre. Sa technologie est train de se généraliser et VMware n’a pas la capacité d’adresser toutes les problématiques fonctionnelles de chaque client. L’écosystème extrêmement riche qui s’est constitué a vocation à combler les lacunes de son offre.

Qu’en est-il en matière de virtualisation des postes de travail ? Autant la domination de VMware est sans partage sur les serveurs, autant c’est Citrix qui semble mener le jeu sur les postes de travail.


Armel Kermorvant : C’est vrai que Citrix avait historiquement une avance significative mais désormais l’offre de VMware est riche, pertinente et représente une alternative intéressante. Il faut bien avoir à l’esprit que la virtualisation de poste de travail c’est avant tout une problématique de datacenter. Les plus gros déploiements de XenDesktop se font sur des infrastructures VMware. De ce point de vue, View a considérablement amélioré sa capacité à monter en charge. Côté poste de travail, beaucoup de progrès ont aussi été accomplis avec la prise en compte de Windows 7, la mise en œuvre d’un mode déconnecté qui répond aux problématiques des utilisateurs mobiles, et une meilleure prise en compte de l’environnement (périphériques). Enfin, son protocole de connexion PCoIP a fait des progrès, notamment sur le plan transactionnel. Et celui-ci ne dépend plus de Microsoft. Reste à mieux le diffuser, notamment auprès des spécialistes de l’accélération WAN.

Vous avez co-fondé Kappa, un intégrateur spécialisé dans la virtualisation qui vient d’être racheté par APX. Pourquoi ce rapprochement ?


Armel Kermorvant : Nous sommes passés d’un marché de niche à un marché de masse où la technicité n’est plus l’unique critère de réussite. Le cloud reste un métier d’intégration mais doit désormais se concevoir à l’échelle de l’entreprise et non plus exclusivement au niveau des serveurs. APX a cette capacité à accompagner ses clients dans leurs projets de virtualisation à l’échelle de l’entreprise et à penser la virtualisation en termes de métier.