Le budget de l’aide à l’innovation d’Oséo est passé de 800 millions d’euros en 2008 à 500 millions d’euros en 2009. Le directeur général délégué Innovation Laure Reinhart nous explique pourquoi.

 

Channelnews : On parle d’une réduction des budgets d’Oséo en 2009 pour l’aide à l’innovation. Qu’en est-il ?

 

Laure Reinhart : Nos moyens d’intervention sont plutôt en décroissance par rapport à 2008 qui fut il est vrai une année record. On ne peut pas demander à l’État de faire toujours des efforts dans la même direction. Cependant ce dernier met des moyens considérables sur la table à travers les crédits d’impôts recherche qui représentent 4 milliards d’euros.Si l’on compare les moyens d’intervention de 2009 à ceux de 2007, on constate qu’il y a une légère hausse sur l’aide à l’innovation classique, qui couvre une large gamme qui va du transfert de technologie jusqu’au développement des entreprises.

 

En parallèle nous soutenons, depuis que nous nous sommes substitués à l’Agence pour l’Innovation Industrielle, l’innovation stratégique industrielle. L’État a confié ce programme à Oséo en lui demandant de viser les entreprises moyennes employant en priorité plus de 250 salariés, pour des projets se situant entre 3 et 10 millions d’euros. Nous continuons cependant à aider les sociétés plus petites, ces dernières ayant toujours une part prépondérante dans nos programmes. En 2012, la part des entreprises de plus de 250 personnes ne représentera que 40% du programme ISI.

 

Qu’est-ce qui a motivé ce changement de stratégie ?

 

Laure Reinhart : L’État – et c’est sa responsabilité – essaye de comprendre pourquoi en France il y a peu d’entreprises intermédiaires. Il y a généralement rachat ou fusion à partir d’une certaine taille. Ce programme a pour objectif de permettre à ces entreprises de se développer tout en restant autonomes.

J’insiste cependant sur le fait que nous continuons à aider les petites entreprises innovantes en participant notamment, avec le ministère de la recherche, au concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes qui permet aux lauréats de bénéficier d’une aide pouvant atteindre jusqu’à 450.000 euros. D’autre part nous garantissons jusqu’à 70 % des financements en capital risque des entreprises innovantes ayant moins de 7 ans d’âge. Cela peut aller jusqu’à 100 millions d’euros.

 

Quel est le poids des TIC dans vos programmes ?

Laure Reinhart : Cela représente environ 20% de l’enveloppe d’ISI. Comme il s’agit de sommes importantes, il suffit qu’un programme arrive avant un autre pour modifier la répartition. Du côté de l’innovation classique, nous tournons plutôt autour de 31%. L’innovation dans les TIC est plutôt portée par des entreprises ayant entre 0 et 8 ans d’âge. C’est d’ailleurs le secteur où les entreprises sont les plus jeunes et c’est aussi dans ces sociétés que l’on trouve les populations les plus faibles. C’est très clair.

 

Comment voyez-vous l’avenir ?

 

Laure Reinhart : On espère que la décroissance ne va pas s’accélérer. On va monter au créneau pour expliquer que le programme ISI et les aides provenant de la réduction d’impôts sont complémentaires. Que ces dernières profitent plus aux grandes entreprises. L’État de toute façon n’a pas les moyens d’investir trop. Ce qu’il faut éviter, c’est l’effet accordéon avec des baisses et des hausses qui se succèdent.