En croissance de 10% sur 2011, APX vise plus modestement +5% en 2012. Mais sa rentabilité devrait encore s’améliorer et de nouvelles acquisitions intervenir. Explications de Noël Saille, son président.


Channelnews : vous venez de terminer votre exercice 2011 sur un chiffre d’affaires de 188 M€ en croissance de 10%. Comment se répartit cette croissance selon les activités ?

Noël Saille : L’activité intégration, qui représente les deux-tiers (66%) du chiffre d’affaires, a progressé de 11%. Elle se répartit entre les services d’intégration (40%) et la commercialisation de produits (60%). L’infogérance, notre deuxième pôle d’activités, pèse 64 M€ et a progressé de 7% sur l’exercice. La période a été marquée par la signature de nouveaux contrats significatifs avec MMA, Seb, Pôle Emploi ou la DGA.

À 2% du chiffre d’affaires, la marge opérationnelle reste faible en regard des standards du secteur. À quoi cela tient-il ?

Noël Saille : À des raisons historiques d’abord. APX est né en 2004 et s’est bâti par consolidations successives d’une douzaine de sociétés, dont certaines étaient en difficultés. Par ailleurs, du fait qu’ils démarrent, les nouveaux contrats d’infogérance que nous avons signé au cours de l’exercice, altèrent la rentabilité. Toutefois, nous enregistrons une amélioration d’année en année. Nous devrions ainsi atteindre 3% de marge opérationnelle sur l’exercice 2012, soit le taux que nous avions en 2008, avant la crise.

Quelles sont vos perspectives pour 2012 en termes de chiffre d’affaires et d’effectifs ?

Noël Saille : Sur le premier trimestre de la fiscale (période octobre-décembre), les prises de commandes ont été plutôt bonnes. On devrait afficher une croissance de 5 à 10% des facturations par rapport à la même période de l’exercice 2011. En revanche, pour le reste de l’exercice, on a été plus conservateurs, avec une prévision de croissance de 5%, en raison des incertitudes économiques et politiques. L’effectif devrait s’accroître d’une centaine de personnes passant de 1400 collaborateurs début octobre à plus de 1500 fin septembre 2012.

5% de croissance, ce n’est déjà pas mal. Qu’est-ce qui vous permet de penser que vous allez maintenir le cap dans le contexte difficile que nous connaissons ?

Noël Saille : Certes, la visibilité est faible sur l’activité intégration mais je pense que la demande va se maintenir sur les projets de refonte d’infrastructure et ses corolaires (virtualisation, cloud…). Et puis, en tant qu’acteur de taille moyenne, nous disposons d’une agilité qui nous permet d’aller conquérir de nouvelles parts de marché, même dans un environnement difficile. Quant à l’activité infogérance, les services managés sont toujours plus demandés en période difficile. Du reste, notre visibilité y est meilleure, grâce notamment aux nouveaux contrats rentrés au cours de l’exercice 2011– on pourrait d’ailleurs ajouter à cette liste le contrat Uni-Achat signé en 2009 qui porte sur l’infogérance de 17 CHU. Ceux-ci vont commencer à donner leur pleine mesure sur l’exercice 2012.

N’avez-vous pas l’impression, à la lumière des rachats de Top Info et LNA et du redressement judiciaire d’Infolution, que ce sont les acteurs moyens qui sont les plus exposés au ralentissement économique ?

Noël Saille : Nous ne sommes pas comparables à ces acteurs qui sont essentiellement tournés vers le négoce. Nous sommes un intégrateur à forte valeur ajouté spécialisé sur les datacenters avec une importante composante infogérance. C’est l’originalité de notre positionnement par rapport à nos concurrents. Et notre force. Nous couvrons l’amont de la chaîne avec l’intégration des infrastructures, et l’aval avec l’infogérance. Reste que la crise nous oblige à être particulièrement vigilants. Trois points me paraissent essentiels pour garantir le développement de la société : la gestion au plus serré du besoin en fonds de roulement – indispensable pour poursuivre notre politique d’acquisitions ciblées, l’innovation et la conquête de nouveaux clients.

De quelles innovations voulez-vous parler ?

Noël Saille : Par exemple nous avons mis au point les vPacks, ces clouds privés clé en main destinés à répondre aux attentes d’un marché qui privilégie de plus en plus les solutions pré-packagées et l’Opex (mensualité) au détriment du Capex (investissement). Nous avons lancé il y a quelques mois un premier pack bâti autour des technologies Cisco, EMC et VMware. Quatre autres suivront, dont un pack Netapp et un pack virtualisation du poste de travail.

Cette politique d’innovation s’illustre aussi sur la partie infogérance. Ainsi, on accompagne a montée en puissance des terminaux mobiles – on estime ainsi que d’ici trois à cinq ans 50% des terminaux que nous engloberont dans nos contrats ne seront plus des PC traditionnels – en préparant une offre d’outils de productivité en ligne en partenariat avec Getronics (Workspace online) qui sera lancée dans le courant 2012. Et, dans un second temps, il faudra bien exploiter ces clouds que nous sommes en train de bâtir pour nos clients. Mais ça, on en reparlera en 2013, le temps que tout cela se mette en place.

Vous évoquez l’éventualité de nouvelles acquisitions…

Noël Saille : Oui. Nous continuons à rechercher des acquisitions dans nos deux domaines d’activités : l’intégration et l’infogérance. Dans le premier domaine, nous souhaitons nous renforcer tant selon l’axe technologique (sécurité notamment) que géographique (région Est notamment). Dans le second, nous serions plus particulièrement intéressés par un spécialiste des services à distance.