Le PDG d’APX explique les raisons qui conduit le groupe à prendre la décision de céder son activité infogérance, alors que celle-ci avait toujours été présentée comme le complément idéal de son activité intégration.


Channelnews : Vous avez annoncé au cours de l’été la cession à Spie Commmunications de votre activité infogérance, qui représente environ un tiers de votre chiffre d’affaires. La transaction ayant obtenu les autorisations requises, elle devrait se finaliser la semaine prochaine. Mais on comprend mal, vu de l’extérieur, les raisons qui vous ont poussé à réaliser cette opération sachant que vous avez toujours affirmé que l’infogérance était complémentaire de votre activité intégration ?

Noël Saille : On peut voir les choses de deux façons. C’est vrai qu’il y a complémentarité. Mais cela mérite d’être nuancé. Sur l’infogérance, nous réalisons près de 90% des revenus avec une quarantaine de clients, tandis que nous en comptons huit cents sur la partie intégration. Et moins de la moitié sont clients des deux activités. Concrètement, nos contrats infogérance portent souvent sur des infrastructures existantes de clients que nous n’avons pas implémentées.

Mais cette opération s’explique avant tout par une volonté des actionnaires dont certains souhaitaient rendre liquide une partie de leurs avoirs. C’est notamment le cas des fonds d’investissements qui nous accompagnent depuis dix ans. Pour autant, ils n’ont pas manifesté leur intention de sortir du capital, qui reste à l’identique.

En tant qu’actionnaire majoritaire, que comptez-vous faire du produit de la cession ? Avez-vous l’intention de réinvestir ou au contraire envisagez-vous un adossement ?

Noël Saille : En ce qui me concerne – et je suis suivi en cela par les actionnaires salariés – je compte me relancer dans les acquisitions pour développer l’activité intégration. On étudie des investissements selon trois axes : développement de l’expertise de cloud builder, extension géographique dans l’Est et l’Ouest et acquisition de compétences supplémentaires dans les réseaux et la sécurité, qui sont les corolaires naturels du cloud. Les services cloud représentent une proportion importante de la croissance de notre activité intégration qui, je peux l’annoncer aujourd’hui, devrait dépasser les 135 M€ de CA sur l’exercice fiscal en cours, soit une croissance de 10%.

Justement, que deviennent vos offres cloud vPack, proposées sur site mais également en mode externalisé ? Sont-elles cédées avec l’infogérance ?

Noël Saille : Non. Les activités cédées regroupent principalement l’infogérance de l’informatique distribuée, à savoir : les postes de travail et les serveurs. En revanche, nous conservons la partie liée à la gestion des datacenters. Le cloud se développe de plus en plus en mode hybride. Les clients sont de plus en plus demandeurs de services à la demande, d’opex plutôt que de capex, sans pour autant aller jusqu’à l’externalisation complète.

Ne doit-on pas voir dans la cession de votre activité infogérance un changement de stratégie ?

Noël Saille : Je dirais plutôt qu’il s’agit d’une opération tactique qui découle d’une volonté actionnariale mais qui nous fournit l’opportunité d’une nouvelle dynamique sur notre cœur de métier d’intégrateur en profitant de conditions de cession intéressantes. Je rappelerais simplement que nous faisons partie des leaders dans le domaine de l’intégration ce qui n’est pas le cas dans l’infogérance. J’ajouterais que c’est un beau projet industriel pour Spie, qui voulait renforcer son pôle infogérance.