La société de distribution et de services ressort quasiment indemne de la crise qui a secoué le secteur IT l’an passé. Elle table sur 8% de croissance organique en 2010 sans présumer d’une éventuelle acquisition.


Channelnews : Comment avez-vous traversé l’année 2009 ?


Noël Saille : Nous plutôt bien résisté à la crise. Certes nous avons enregistré une décroissance de notre chiffre d’affaires sur notre exercice 2008-2009 (clos fin septembre). Mais celle-ci est restée limitée à 3% avec 175 millions d’euros facturés au lieu de 181 M€ l’année précédente. L’activité services est restée stable et pèse désormais 57% des revenus (contre 55% un an auparavant). Autres motifs de satisfaction : le résultat d’exploitation est demeuré positif à près de 1 M€ (contre 2,8 M€ en 2008) et nous avons su éviter que  la trésorerie ne se dégrade et ce malgré une baisse de notre taux journalier moyen.

Qu’est ce qui vous a permis de limiter ainsi la casse ?


Noël Saille : Ce résultat nous le devons d’abord à nos efforts sur les coûts. Nous avons notamment allégé nos effectifs dans les services généraux [au prix d’une charge de restructuration]. La loi LME a aussi probablement joué un rôle. Surtout, nous avons continué à engranger de belles affaires, notamment dans les services. Nous avons ainsi signé au troisième trimestre un contrat d’infogérance de cinq ans avec Adecco portant sur ses 2.000 agences. Nous avons également remporté de belles signatures avec le Crédit Agricole (déploiement et infogérance) et une quarantaine de centres hospitaliers (maintenance et support). Côté applications, nous avons été à la manœuvre pour la refonte des 28 sites Web de la Cité des Sciences. Du coup, notre effectif net a continué à progresser passant de 1.300 à 1.380 collaborateurs à l’issue de l’exercice.

Comment se présente 2010 ?


Noël Saille : Après la parenthèse 2009, nous allons reprendre le plan de marche que nous nous étions fixés l’année dernière. Nous visons 190 M€ de chiffre d’affaires, soit 8% de croissance organique. Un taux avec lequel nous sommes en ligne sur notre premier trimestre fiscal, clos fin décembre. Sur cette période, nous avons même enregistré une progression à deux chiffres de notre activité services. Et la suite de l’exercice se présente bien avec notamment la signature fin décembre d’un contrat de plusieurs dizaines de millions sur cinq ans avec Nec dont nous devenons le centre de services à l’échelle européenne. Ce contrat va nous conduire à recruter une centaine de personnes. Ainsi, nous devrions dépasser les 1.500 collaborateurs d’ici à la fin de l’année. Sans parler des acquisitions car nous recommençons à regarder les opportunités de croissance externe.

En quoi consiste exactement ce contrat avec Nec ?


Noël Saille : nous reprenons toute la logistique de Nec ainsi que la gestion du support des produits commercialisés par Nec et de la base installée. Nous avons mis en place un helpdesk dédié multilingue qui est opérationnel depuis le 15 février et nous finaliserons la reprise des stocks et de la logistique d’ici quelques jours. Ce contrat s’appuie sur l’alliance GWA (Getronics Workspace Alliance) que nous avons conclue en avril dernier avec Getronics et cinq autres SSII européennes afin d’offrir à nos clients des prestations de services de proximité dans toute l’Europe. Ce premier contrat que nous signons dans le cadre de cette alliance démontre que nous avons désormais la capacité à signer des affaires d’envergure internationale.

Qu’est ce qui va tirer votre croissance en 2010 ?


Noël Saille : On retrouvera en 2010 les mêmes vecteurs de croissance qu’en 2009, à savoir la virtualisation/consolidation, l’archivage et les services managés. Nous fondons également beaucoup d’espoirs sur deux marchés émergents. D’une part, les plates-formes Serveur UCS Cisco, pour lesquelles nous sommes l’un de deux seuls acteurs accrédités en France. Les clients appellent de leurs vœux cette évolution vers une intégration plus poussée entre communications et data centers. Il y a un grand intérêt de leur part et nous devrions concrétiser les premiers projets au milieu de l’année. Nous bâtissons à ce titre un « centre solution » de 150 m2 dédiée à Cisco et à ses partenaires (VMware, EMC et Netapp) que nous comptons inaugurer en avril. Autre axe prometteur : la virtualisation des postes de travail, un marché qui se trouve exactement à la confluence de nos compétences d’intégrateur et d’infogéreur.