Le PDG de l’enseigne désormais nordiste, a annoncé la fermeture de deux de ses neuf magasins. Officiellement pour des raisons stratégiques. A la CFTC on évoque en revanche une situation catastrophique.

 

Rien ne va plus pour le corsaire de l’informatique repris en juin 2009 par Hugues Mulliez. Le jeune PDG a décidé de fermer deux de ses neuf magasins, le premier à Strasbourg, le second au centre commercial Belle-Epine en région parisienne. Si les employés franciliens se verront en principe proposer un poste dans les autres magasins de la région, les quarante salariés alsaciens n’auront quant à eux pas cette chance et seront contraints de franchir les portes du Pôle emploi. Le couperet devrait tomber cet été, comme devrait le confirmer le comité central d’entreprise convoqué la semaine prochaine.

Officiellement, ces fermetures sont dictées par des raisons stratégiques « Ces lieux sont trop grands, trop chers et ne correspondent pas à notre stratégie. Pendant un an, nous avons négocié avec les bailleurs. Sans succès. Dans ces conditions, il n’y avait pas de rentabilité possible. », explique Hugues Mulliez à nos confrères de La Voix du Nord. D’autres voix, à l’intérieur de l’entreprise, évoquent quant à elles un trou de 20 millions, une partie de ces pertes provenant du magasin lillois, le « vaisseau amiral », de la compagnie. Ce que dément le PDG dans les colonnes du quotidien nordiste.

« Ces chiffres sont parfaitement vrais. En janvier il manquait déjà 8 millions d’euros », rétorque-ton à la CFTC. « Comment voulez-vous gagner de l’argent après avoir fait partir les gens qui avaient la culture et l’expertise Surcouf. Depuis le denier plan social, il y a moins de vendeurs. Ceux qui sont partis, notamment à Daumesnil n’ont jamais été remplacés. Quand la marge et le chiffre d’affaires baissent je ne vois pas comment ont peut s’en sortir  », poursuit notre interlocuteur qui fournit encore d’autres explications. 

 

« Surcouf possédait un bon logiciel, FIB, qui venait de la FNAC. Il a été remplacé par un produit bugué qui empêchait les vendeurs de visionner les stocks et de commander. Il y avait donc des problèmes d’approvisionnement dans les magasins et sur le site Web. Les clients ont perdu confiance.» Selon le syndicaliste, un seul magasin, celui d’Héron Parc à Villeneuve- d’Ascq, serait à peu près à l’équilibre. « Je m’attends à une fermeture ou à un rachat de l’enseigne », conclut-il. Souhaitons-lui de se tromper.