Alors qu’une partie des 179 salariés de Surcouf menacés de licenciement rentrent dans leur quatrième semaine de grève pour obtenir de meilleures conditions de départ, les négociations avec la direction sont au point mort.


Depuis le 16 avril, les salariés en grève de Surcouf ont décidé de camper devant leur lieu de travail la nuit pendant que la direction continue, elle, de camper sur ses positions. Une dizaine de tentes occupent désormais le pavé en permanence. Alors que la grève qui mobilise une partie des 179 salariés du distributeur informatique menacés de licenciement entre dans sa quatrième semaine, les négociations, entamées le 6 avril, sont au point mort, selon un syndicaliste CFTC. Les grévistes réclament des indemnités améliorées par rapport au minimum légal. Un plan social « décent » que la direction refuse de leur accorder, ce qui a contribué à relancer le mouvement ces derniers jours.

 

Grève Surcouf banderolle 179 licenciés

Tout a commencé le mois dernier. Confrontée à des pertes récurrentes et toujours plus importantes (près de 16 millions d’euros en 2009 pour à peine plus de 200 millions de chiffre d’affaires), la direction de Surcouf, a décidé de faire des économies sur sa masse salariale en annonçant une baisse des rémunérations pour 310 de ses 540 salariés. Des baisses pouvant représenter jusqu’à 40% de leurs revenus pour certains. 179 ont refusé d’accepter. Ce sont ceux-là qui font aujourd’hui l’objet d’une mesure de licenciement.

 

Grève Surcouf entrée

D’après les syndicats, ce sont les vendeurs de l’enseigne qui sont en première ligne. 90% d’entre eux seraient sur les rangs des futurs licenciés. Un mauvais calcul de la part d’Hugues Mulliez, qui a racheté Surcouf à PPR l’année dernière, estime notre délégué CFTC : « en licenciant la quasi-totalité de ses vendeurs (certains sont là depuis la création il y a plus de 15 ans), il risque de perdre irrémédiablement l’expertise Surcouf. Or l’économie maximum qu’il peut espérer tirer de la baisse des salaires ne dépasse pas 2 M€. Restera 14 M€ à trouver pour revenir à la rentabilité. »

 

Grève Surcouf tentes

On le voit donc, même avec ce plan, Surcouf est loin d’être tiré d’affaire. D’autant que la politique de prix menée par le nouveau propriétaire n’aurait pas eu les effets escomptés. « Les marges ont baissé sans que cela soit compensé par une augmentation du chiffre d’affaires », relève notre interlocuteur. Et la grève n’arrange rien : les encaissements auraient baissé de près de 50% depuis son déclenchement.