A l’occasion de la publication des résultats 2010 de Devoteam, Stanislas de Bentzmann, coprésident du directoire, fait le point sur sa société mais aussi sur le marché, qui devrait accélérer son redressement.

Quel bilan tirez-vous de l’année 2010 ?

Stanislas de Bentzmann : Après avoir vécu la crise on ne se plaint pas trop. Deux mille dix est une année honorable qui s’est traduite par une performance de bonne facture. Le marché se redresse petit à petit. Nous sommes toutefois loin de la période flamboyante 2006-2007. Deux mille dix est meilleur que 2009, toutefois 2011 sera encore meilleur.

Que pèse aujourd’hui la France dans votre chiffre d’affaires ? Et comment y évolue l’activité ?

Stanislas de Bentzmann : Nous réalisons environ 45% de notre chiffre d’affaires en France. La situation y est contrastée selon les secteurs d’activité. Le secteur bancaire, l’énergie et l’automobile se sont redressés. Les télécoms et les autres secteurs industriels moins vite. Cela dit, on note une bien meilleure reprise dans les télécoms depuis la fin de l’année. Les opérateurs investissent dans l’informatique et dans de nouvelles offres. Ils doivent se bouger pour résister.

Pendant la crise, l’outsourcing et la maintenance ont bien résisté. Aujourd’hui, on assiste plutôt au redémarrage des activités en matière de conseil et d’intégration de systèmes.

Souffrez-vous toujours d’une pression sur les prix ?

Stanislas de Bentzmann : Il y a moins de pression sur les prix et plus de pression sur les salaires à cause d’une pénurie d’expertises sur le marché.

Je crois que 2011 marque le début des bonnes années. Nous allons faire repartir la marge. Ce ne sera pas simple car les clients ne vont pas se laisser faire, mais c’est nécessaire, il faut reconstituer la marge. Nous avons perdu trois points de marge en trois ans. On s’attend à une augmentation équivalente au cours des trois prochaines années.


Vous évoquez une pression sur les salaires. Quelles sont vos relations avec les syndicats ?

Stanislas de Bentzmann : Contrairement à ce qui se passe dans certaines grosses SSII, les syndicats n’ont pas un poids énorme chez nous. Nos ingénieurs sont très individualistes. Les tensions et les négociations sont donc individuelles.

Comment évolue le turnover ?

Stanislas de Bentzmann : En deux ans, nous sommes passés de 13 à 17% de turnover.


Comment faites-vous pour faire face au manque de spécialistes sur le marché ? Envisagez-vous de recruter des ingénieurs dans des pays tels que l’Inde ou la Tunisie ?

Stanislas de Bentzmann : Non, cela pose des problèmes de visa. Nous avons des filiales un peu partout, mais ce n’est pas forcément très fluide entre elles. La mobilité reste marginale. Les gens n’ont pas forcément envie de bouger. Nous finissons toujours par trouver les compétences sur place.


Envisagez-vous de nouvelles acquisitions cette année ?

Stanislas de Bentzmann : Devoteam va poursuivre sa croissance externe. Nous envisageons quelques acquisitions pour compléter notre savoir-faire, pour ouvrir de nouveaux territoires et accompagner nos clients là où ils ont besoin de nous. Il s’agira d’opérations de 5, 10 ou 15 millions d’euros.

Nous regardons prudemment vers des pays lointains comme le Brésil. Cela risque toutefois d’être cher. Il y a un effet de mode. Il est donc raisonnable de ne pas se précipiter.