A l’occasion de la publication des résultats semestriels de Devoteam nous faisons le point avec Stanislas de Bentzmann, coprésident du directoire. Il évoque la fin de crise et la reprise des recrutements.


Channelnews : Vous annoncez un chiffre d’affaires en croissance de 5%. peut-on dire que la crise est passée ?

Stanislas de Bentzmann : On change d’époque. Cela se ressent surtout depuis le 2ème trimestre. Il y a une inflexion dans les baisses d’effectifs. Le marché repart. Toutefois ce n’est pas encore la fin de la crise. On court derrière les effectifs et les prix des prestations ne sont pas encore flamboyants. Disons que cela devient honorable, même si on souffre encore de l’effet de ciseau entre nos coûts et les prix bas dus à la crise.

Les 6 derniers mois ont été marqués par la prise de participation au capital de la SSII polonaise Wola Info.

Stanislas de Bentzmann : Nous avons aujourd’hui une participation inférieure à 50% dans Wola Info avec cependant des mécanismes en place qui nous permettront de la contrôler. C’est une entreprise qui a un beau savoir-faire mais qui connaît des difficultés. Nous allons les aider à répondre à la relance de l’économie.

Ses difficultés sont donc dues à la crise économique ?

Stanislas de Bentzmann : Il n’y a pas eu de chute brutale de l’économie en Pologne. La société a cependant subi les effets de la crise à travers certains de ses clients internationaux. Cela ne les a pas aidé. Leurs problèmes proviennent en grande partie d’une gestion approximative du business. C’est cela qui les a mis en difficulté. La crise n’a été qu’un révélateur.

Devoteam a annoncé le recrutement de collaborateurs en région. La région est donc un axe de développement fort ?

Stanislas de Bentzmann : Traditionnellement on recrutait plus à Paris. Cependant les régions ont bien résisté, ce qui explique ces recrutements. Cependant nous recrutons aussi à Paris.

Vous avez lancé une enquête sur le Green IT. Vous y croyez ?

Stanislas de Bentzmann : Nous avons lancé il y a déjà longtemps l’évangélisation de nos clients. J’étais comme vous dubitatif. Nous n’avons pas eu d’accueil formidable, ce n’était pas la priorité des services informatiques. Cela s’améliore beaucoup aujourd’hui. Les fonds d’investissement, les directions financières, la presse, les salariés font pression pour économiser l’énergie. J’ai donc bon espoir que cela se développe. Par ailleurs, la gouvernance des systèmes d’information, la virtualisation sont une bonne clé pour le Green IT. Il est parfaitement normal que l’on s’y intéresse.


Vous avez mis en place un observatoire contre le stress au travail. C’est l’effet France Télécom ?

Stanislas de Bentzmann : C’est une bonne chose et ce n’est pas qu’un effet d’annonce. Faire attention aux autres, se préoccuper de l’ambiance au travail sont des notions formidables que l’on redécouvre. Cela dit un peu de stress fait partie de la vie. Sans cela autant rester dans son lit. Mais il est important d’avoir dans l’entreprise un oeil bienveillant qui veille sur vous.

Quels sont vos projets pour le semestre en cours ? Une nouvelle acquisition en vue ?

Stanislas de Bentzmann : le focus est mis sur la croissance interne. Il faut être vigilent et profiter de la reprise. Lorsqu’on s’endort, les autres en profitent. Il faut réorganiser, proposer de bonnes offres; motiver les équipes. On va sans doute continuer les acquisitions ciblées dans les pays avec un potentiel important ou dans les métiers porteurs. Toutefois la priorité est la croissance organique. On va se concentrer sur les effectifs


Et sur la réduction des coûts ?

Stanislas de Bentzmann : Les coûts ne sont plus le sujet aujourd’hui, le sujet c’est l’esprit de conquête. Il faut repartir de l’avant. Il faut développer le business, pas réduire les coûts. On ne peut pas faire les deux en même temps.