Stanislas de Bentzmann, co-fondateur et co-président de Devoteam, commente les résultats semestriels de la SSII. Et évoque la reprise qui, selon lui, ne sera pas effective avant le second semestre 2010.

 

Devoteam vient de publier ses résultats du 1er semestre. Comme annoncé à l’occasion de la publication des revenus du 2ème trimestre, le CA est avec 228 millions d’euros similaire à celui de l’année dernière. Toutefois la marge d’exploitation affiche un net recul. Avec 13 millions d’euros elle ne représente plus que 5,7% du chiffre d’affaires contre 8,2% un an plus tôt. Quant au résultat opérationnel, il baisse de 40% et s’établit à 11 millions d’euros. Enfin, le résultat net du groupe s’effondre de 47% pour s’établir à 5,9 millions d’euros.

Channelnews : On constate que votre chiffre d’affaires est stable alors que la marge est en net recul.

Stanislas de Bentzmann : Avec 5,7% la marge baisse en effet de 2,5 points. Cependant l’effet de saisonnalité représente un point sur ces 2,5% car nous avons eu 1,75 jour de facturation en moins. Bien entendu, le ralentissement économique est indéniable. Il représente 1,5% de notre marge, ce qui n’est pas rien.

 

Toutefois, dans le contexte actuel de crise sévère, nous pouvons parler d’une bonne résistance. L’activité est particulièrement dynamique dans l’Open Source, la virtualisation et les architectures orientées service, des domaines pour lesquels nous recrutons toujours activement. Cela dit, nos clients, qu’il s’agisse des banques, des télécoms ou de l’industrie, souffrent ou sont inquiets.

Il y a cependant des secteurs qui ne se portent pas trop mal, notamment dans les télécoms.

Stanislas de Bentzmann : Les opérateurs se portent plutôt bien en effet par contre les équipementiers sont en grande difficulté. De toute façon, les acteurs qui ont besoin d’investir retardent leurs projets. Et ceux qui ont déjà fait leurs investissements sont méfiants. On peut dire que 100% de nos clients ont levé le pied.

On constate que l’activité à l’international, qui représente 52% du chiffre d’affaires, progresse de 8,5%. C’est plutôt étonnant ?

Stanislas de Bentzmann : Il s’agit de marchés émergents. La crise touche également ces régions mais de manière moins vive. Le Moyen-Orient continue ses investissements et l’Europe de l’Est doit développer ses infrastructures. Pour nous, ces marchés fonctionnent bien car nous y avons fait de bonnes acquisitions.

Comment voyez-vous le second semestre ?

Stanislas de Bentzmann : Le chiffre d’affaires sera stable. Il était en ligne avec nos prévisions c’est à dire au-dessus de 5% de marge pour le premier semestre, il le sera encore avec plus de 6% pour la seconde partie de l’année. Cette amélioration profitera de la saisonnalité car nous aurons plus de jours de facturation.

En termes de contrôle des coûts, d’activités et d’offres, le marché ne sera pas très différent. Même si l’on constate quelques signaux positifs, on n’en profitera pas au 2ème semestre. Il n’y aura ni dégradation, ni amélioration. Pour nous ce sera la continuité et nous privilégierons la marge et le cash par rapport au chiffres d’affaires.

Vous voyez une reprise au cours du premier semestre de l’année prochaine ?

Stanislas de Bentzmann : Il est trop tôt pour dire avec certitude ce qui va se passer d’ici 6 à 9 mois. C’est impossible dans un secteur comme le nôtre. Je crois cependant que nous connaîtrons une amélioration dans certains domaines au cours de l’année prochaine. En 2010 le marché va s’améliorer petit à petit. De vous à moi, ce sera plutôt au cours du second semestre. Les clients ont resserré les boulons. Pour sortir de la crise ils devront réorganiser, changer leurs infrastructures.

Envisagez-vous de nouvelles acquisitions, notamment dans les pays émergents ?

Stanislas de Bentzmann : Nous fonctionnons de manière opportuniste en nous intéressant aux cibles de qualité. Si le Moyen-Orient marche c’est parce que nous y avons fait de bonnes acquisitions. Nous continuerons donc à acheter, mais du solide.

Aucun investissement de prévu en Inde, rien dans l’outsourcing par exemple.

Stanislas de Bentzmann : Nous regardons avec intérêt l’évolution du secteur. Mais pas de projets audacieux. Ce n’est pas notre secteur.