Franck Doulliet, DG de la société ITCom Services, est en colère contre les politiques de certification et tient à le faire savoir. Il dénonce un diktat de plus en plus fort imposé aux intégrateurs.

 

Channelnews : Vous avez vivement réagit à un article publié sur Channelnews relatif au changement des règles de certification de VMware. Qu’est-ce qui vous agace ?

 

Franck Doulliet : Nous en avons assez de cette politique de certification à outrance et de l’abus de ce genre de pratique. Les niveaux d’accès aux certifications deviennent d’année en année plus coûteux et plus complexes. Les certifications sont de plus en plus pensées pour lier l’intégrateur à l’éditeur, même si ces derniers s’en défendent.

 

Que leur reprochez-vous exactement ?

 

Franck Doulliet : Ce que je dénonce, ce sont les effets pervers que ces certifications induisent. D’abord, elles profitent aux individus, pas à la société, qui pourtant assure le financement de formations de plus en plus coûteuses, avec le risque de voir ses consultants quitter l’entreprise instamment. D’autre part, chez de nombreux éditeurs et constructeurs, le montant des remises arrière est lié au niveau et au volume des certifications détenues par un intégrateur. C’est une concurrence déloyale. Car nous ne pourrons jamais nous payer autant de certifications que OBS, SPIE, Telindus ou NextiraOne…La conséquence est rude. Ces grands groupes peuvent intervenir sur tous les marchés avec des prix très compétitifs lorsqu’ils intègrent dans leur tarification les marges arrière.

 

Que voulez-vous dire en affirmant que les certifications sont un moyen de lier l’intégrateur à l’éditeur ?

 

Franck Doulliet : Avec cette stratégie généralisée de certification, on assiste à une réorganisation du métier avec des regroupements d’intégrateurs au sein de réseaux professionnels. Un moyen pour les éditeurs et constructeurs de mieux contrôler les prestataires, ce que nous rejetons en bloc. Il n’y a pas eu de concertation à ce sujet de la part des éditeurs, mais le mouvement observé confirme cette tendance. Il faudra en tenir compte dans les années à venir…

 

Que pouvez-vous faire ?

 

Franck Doulliet : Nous voulons démontrer que la réussite d’un projet n’est pas exclusivement liée à une certification. La qualité d’une prestation passe d’abord par le respect de certaines règles comme la bonne gouvernance, l’expérience globale, la responsabilisation des acteurs, l’expertise technique n’étant qu’un des éléments de la réussite.

 

ITCom Services est une société francilienne (Hauts-de-Seine) créée en 1993, spécialisée dans l’intégration réseaux de projets complexes et d’infrastructures.