Gilles Perrot, qui s’apprête à succéder à Jean-Pierre Leconte à la présidence de Quadria, fait le point sur l’évolution comparée du Cloud et de la distribution traditionnelle dans la croissance et la rentabilité de la société.


Channelnews : Comment se porte l’activité de Quadria ?

Gilles Perrot : L’activité est repartie à la hausse depuis le quatrième trimestre. Une dynamique confirmée par les autres membres du groupement Euralliance’s auquel appartient Quadria et qui profite aussi à l’activité négoce traditionnelle. Mais le moteur de la croissance reste le Cloud.

Où en êtes-vous justement sur le Cloud ?

Gilles Perrot : Notre activité Cloud va achever sa troisième année pleine. Elle compte désormais 300 clients et devrait être rentable pour la première fois cette année. Elle devrait compter pour plus d’un quart de notre profit annuel. Nous avons récemment signé notre plus gros dossier à ce jour avec un industriel français : 3 M€ sur 5 ans. Il s’agit d’un contrat d’infogérance allant jusqu’aux postes de travail (il y a 900 utilisateurs) comprenant du Cloud mutualisé, du Clod dédié externalisé et du Cloud dédié sur site.

Cette partie Cloud dédié, est-ce quelque-chose d’habituel ou est-ce spécifique à ce client ?

Gilles Perrot : C’est courant et c’est une part plutôt en hausse. Les gros clients veulent rarement pas aller d’emblée sur du Cloud mutualisé et privilégient une approche sur site avec une connexion au Cloud mutualisé pour le PRA ou le débordement. Nous avons conçu une offre pour répondre à ce besoin que nous avons appelé Cloud Ready.

Cette approche hybride est-elle transitoire le temps de digérer l’héritage du passé ou est-elle durable ?

Gilles Perrot : Nous pensons que la production informatique sur le site du client a encore de l’avenir, notamment couplée avec le Cloud. C’est en tout cas le schéma que l’on promeut. C’est encore plus vrai pour le poste de travail. Tant que le licencing du poste de travail virtuel sera le double de celui du poste traditionnel, il restera restera anecdotique même s’il est plus pertinent en termes de maintenance et d’administration.

Du coup, quelle devrait être l’évolution comparée de vos activités négoce-distribution et Cloud en 2014

Gilles Perrot : On n’est pas du tout catastrophistes pour la partie distribution. Le marché devrait faire 3 à 4%. On espère faire un peu mieux. Mais c’est le Cloud qui devrait nous amener le plus de croissance. On table sur une quinzaine de millions en Cloud à l’horizon 2016 soit 45% de croissance annuel. Mais cela restera une fraction de notre chiffre d’affaires sachant que Quadria pèse actuellement 70 M€ (hors impression et hors financement). Pour autant, on pense que le Cloud ne représentera pas plus de 12% de la dépense informatique en 2016.

Est-ce que la croissance externe ne vous semble pas un mode de développement plus pertinent que la croissance organique sur vos métiers ?

Gilles Perrot : Oui pour l’impression, non pour l’IT et l’infogérance. Les hébergeurs à vendre ne correspondent plus aux exo-igences et normes actuelles. Quant aux infogéreurs sur site, leur métier relève plus de la maintenance avec un peu de délégation mais leur relation contractuelle au client n’est pas assez engageante. Ils sont remplaçables instantanément et ne permettent pas d’amener au Cloud.