A l’instar de ses confrères B3G et Ipnotic, Ipex se met sous la protection d’une procédure de sauvegarde. Une façon de différer le remboursement de sa dette en attendant d’atteindre son seuil de rentabilité.

 

Décidément, la loi des séries joue à plein pour les opérateurs Centrex. Après B3G, puis Ipnotic, voici le tour de l’opérateur Ipex Télécom de se mettre en procédure de sauvegarde. Effective depuis le 10 mars, cette procédure d’une durée de quatre mois a pour effet de figer la dette de l’entreprise le temps que celle-ci fasse la démonstration de sa viabilité économique.

 

« Une viabilité qui ne devrait pas être difficile à prouver », explique Stéphane Molère, PDG d’Ipex qui justifie cette procédure par la nécessité de « protéger la société du passif accumulé à l’occasion d’une fin d’année 2008 et d’un début d’année 2009 plus difficiles que prévus ».

 

« Les huit premiers mois de 2008 ont été excellents et nous ont incité à sur-investir, relate-t-il. Le passif accumulé est faible (quelques dizaines de milliers d’euros) mais nous avions de grosses échéances à venir liés à notre dette long terme. Nous avons préféré consacrer nos derniers fonds propres à poursuivre le déploiement de la société, qui est proche de son seuil de rentabilité, plutôt qu’à rembourser le passif ».

 

« La société sera rentable avant la fin de l’année »

 

Stéphane Molère considère en effet que l’opérateur sera rentable d’ici à la fin de l’année. Par ailleurs, il indique que ses actionnaires (une cinquantaine de business angels), soutiennent cette stratégie et qu’ils sont prêt à réinvestir 200.000 à 300.000 € en capital pour faire la jointure.

 

Reste à savoir si ce n’est pas, à l’instar de ses concurrents B3G et Ipnotic, le modèle économique de la société qui est en cause. Sur ce point Stéphane Molère est catégorique : « notre modèle est très différent du leur. Il ne repose que pour moitié sur le Centrex. L’autre moitié de l’activité étant constituée de services d’intégration (voix-données, call center, gestion de messagerie, etc.). Notre taux de marge brute est bien supérieur (au-delà de 50%) et le nombre de clients pour atteindre la taille critique notre délai de retour sur investissement est bien plus court ».

 

Ipex, qui compte treize personnes, n’évitera pas une restructuration. Mais Stéphane Molère espère préserver l’essentiel des emplois de façon à atteindre la barre du million d’euros de chiffre d’affaires cette année (contre 550.000 € en 2008).