Les cinquante-huit salariés de l’opérateur de téléphonie IP menacés de licenciement dénoncent les mesures d’accompagnement imposées par la direction. Ils exigent une réouverture des négociations.

 

Les cinquante-huit salariés de B3G menacés de licenciement veulent des conditions de départ décentes. Ils menacent d’organiser une action surprise sur le stand de leur employeur au salon IP Convergence si la direction s’obstine à refuser de ré-ouvrir des négociations dans le cadre le PSE (Plan de Sauvegarde de l’Emploi). Des manifestations devant le siège des principaux actionnaires de la société (notamment Axa Private Equity et BNP Paribas Capital) sont également prévues. Une première manifestation spontanée a déjà réuni une cinquantaine de personnes devant les locaux de l’entreprise mardi 14 octobre dernier (photos ci-dessous).

 

manifestation spontanée des salariés B3G le 14 octobre

Les salariés veulent notamment que la direction améliore sa proposition pour ceux qui sont arrivés récemment dans l’entreprise. Ainsi, la moitié des personnes concernées par le PSE ont moins d’un an de présence et plus de 80% d’entre elles moins de deux. Pour elles, le PSE ne prévoit que les indemnités conventionnelles, soit un cinquième de salaire par année de présence.

 

Des embauches jusqu’au mois de juillet

Une revendication d’autant plus légitime aux yeux des salariés que, selon eux, la direction préparait ce plan depuis des mois. « La direction a continué à recruter jusqu’au mois de juillet dernier alors qu’en interne tout le monde connaissait depuis longtemps les difficultés financières de la société et que, depuis avril, nous savions même que des négociations étant en cours autour d’un projet de cession, dénonce un salarié. Tout le monde savait sauf les premiers intéressés qui, pour rejoindre B3G, ont bien souvent démissionné de leur précédent emploi ».

 

manifestation spontanée des salariés B3G le 14 octobre

 

Les salariés réclament également un doublement des indemnités supra-conventionnelles au cas où les négociations de cession aboutiraient. « Nous considérons que cette restructuration va permettre aux actionnaires d’améliorer leur prix de vente. Il est donc logique que les salariés sacrifiés en tirent aussi bénéfice ». A l’appui de leurs dires, les salariés assurent que la cession devait initialement aboutir en juillet dernier mais qu’elle a finalement été bloquée par les actionnaires de B3G justement pour une question de prix.

 

Une cession après restructuration plus rentable

De fait, une cession après restructuration pourrait s’avérer beaucoup plus rentable que l’inverse. Sous le coup d’une procédure de sauvegarde depuis le 13 août dernier, l’entreprise bénéficie d’une période d’observation d’une durée de quatre mois qui lui permet de faire supporter une partie des coûts du PSE au fonds de garantie AGS (Assurance Garantie des Salaires), comme le prévoit la loi. Les salariés dénoncent au passage les entorses faites aux critères d’ordre des licenciements et les négociations clandestines ayant pour but de sauver des employés qui auraient normalement dû figurer sur la liste des partants.

Pour rappel, B3G a enclenché fin septembre une procédure de sauvegarde de l’emploi (PSE) portant sur 42% de son effectif total, soit près de soixante emplois. Les représentants des salariés ont rendu la semaine dernière leur avis (défavorable) au plan qui leur avait été soumis par la direction rendant ainsi possible la poursuite de la procédure. Celle-ci devrait aboutir aux premiers licenciements dès la mi-novembre. Ce sont les fonctions administratives et commerciales qui sont les plus touchées, les fonctions ingénierie, réseau et support technique étant relativement épargnées.