Il a suffit d’une petite étincelle – l’apparition en clair de la liste des destinataires dans un e-mail envoyé par Sage à ses petits partenaires il y a deux jours – pour mettre le feu aux poudres. C’est ainsi qu’un banal email s’est transformé en un véritable cahier de doléances.

« Un premier destinataire a commencé à dénoncer la légèreté coupable de Sage, par retour de mail. Et, à partir de là, les messages se sont mis à fuser de toutes parts pour souligner les insuffisances de l’éditeur », raconte l’un des protagonistes.

En quelques heures, tout les sujets de litigieux y sont passé : le fonctionnement toujours « incohérent » d’Octave, l’outil de devis et facturation mis en place par Sage à l’été 2013, la « concurrence déloyale » que livrent ses équipes commerciales directes aux partenaires, le « dénigrement systématique » de ces derniers par les mêmes, les « produits mal aboutis », les relations conflictuelles de l’éditeur avec son réseau, son immobilisme… Un déferlement de critiques qui révèle le profond malaise qui règne dans le réseau de l’éditeur.

Un désarroi qui n’est certes pas nouveau. Régulièrement, le réseau Sage manifeste sa mauvaise humeur : par exemple lorsque Sage avait introduit la notion de droit de souscription à l’usage (DSU) en 2011 ou lorsque l’éditeur avait basculé les ex-revendeurs Apisoft vers un modèle full-souscription en 2012 (tout en continuant à livrer des produits archi-buggués). Pour certains, la situation n’a cessé d’empirer depuis, conduisant même une partie à faire défection. Pour d’autres, elle n’est certes pas brillante mais elle est stable. À voir.

Toujours est-il que parmi les idées ayant germé à l’occasion de cette révolte spontanée par voie de mail, celle d’un regroupement au sein d’une association de défense de leurs intérêts communs, à la manière de celle qu’ont créé il y a dix-hui mois les centres de compétences Sage, semble faire son chemin dans les esprits. À suivre donc…