Les ex-revendeurs Apisoft n’y croient plus. Pour beaucoup d’entre eux, leur survie passe désormais par le choix d’un nouveau partenaire et la migration accélérée de leur parc client.

Ils ont mis leur menace à exécution. Excédés par les bugs à répétition, l’absence de correctifs, les tarifs qui explosent, les changements unilatéraux de conditions commerciales, les leads qui se tarissent, les responsables aux abonnés absents… les partenaires de Sage PE (petites entreprises), la division créée pour reprendre les activités d’Apisoft, racheté en 2008, sont en train de faire défection avec armes et bagages.

Une information confirmée par les éditeurs concurrents qui voient affluer les ex-Apisoft dans leur séminaires et leurs conventions partenaires. Le phénomène est encore difficile à quantifier mais l’un des inspirateurs de cet exode estime qu’au moins une douzaine des vingt premiers revendeurs de la marque ont entamé la migration méthodique de leur parc client… Sans aucune réaction apparente de Sage. Et cette démarche ne se limite pas aux principaux partenaires, ni même aux 80 certifiés mais concerne peu ou prou une bonne partie des plus de 300 revendeurs revendiqués par l’éditeur. Il suffit pour s’en convaincre de lire les commentaires d’un certain nombre d’entre eux sur le forum Distributique.

Les départs massifs n’ont vraiment commencé qu’au début de l’année après que les partenaires ont constaté les dégâts causés par le disfonctionnement des N4DS. Pour beaucoup, ce énième bug s’est traduit par des pertes sèches, les clients refusant de payer et bloquant leur renouvellement de contrat. Ça a été la goutte qui a fait déborder le vase. Au même moment, Sage annonçait des augmentations de tarifs et le basculement vers un modèle 100% souscription à partir de l’été. Avec en prime, une augmentation de 20% des frais de certification.

Beaucoup y ont vu un message : quatre années après le rachat, pendant lesquelles l’éditeur a fait en sorte de ne pas trop bousculer l’écosystème hérité d’Apisoft, Sage se sent désormais assez fort pour tuer le produit sans perdre trop de clients (ils seraient près de 70.000). Et tant pis pour les partenaires qui ne joueraient pas le jeu, l’éditeur ne les retient pas.

En revanche, ils intéressent ses concurrents. EBP, Wavesoft, Codial sont sur les rangs. Le premier a d’ailleurs décidé de frapper fort en lançant ce 1er septembre une offre concurrentielle ciblée à leur intention : pour leurs clients qui accepteront de migrer vers ses offres de dernière génération OpenLine ils bénéficieront non seulement du tarif mise à jour (soit 50% de réduction) mais toucheront une remise pleine (soit 40%). Mieux, pour les commandes groupées, l’éditeur s’engage à geler les prix des contrats pendant deux ans.

EBP espère ainsi recruter au minimum une cinquantaine de nouveaux partenaires à valeur ajoutée (experts en systèmes de gestion) sur les douze mois que dureront l’opération. De quoi étoffer très significativement son réseau qui en compte actuellement environ 200 actifs.