Le Syntec anticipe un ralentissement marqué de la croissance du secteur du numérique en 2012. Celle-ci devrait se tasser autour de 1% au lieu de 3,6% cette année. Les recrutements devraient se tasser.
Le Syntec numérique tenait ce jour sa conférence semestrielle de conjoncture à destination des journalistes et des analystes. L’occasion de dresser le bilan détaillé de la santé du secteur du numérique sur l’année écoulée et d’égrener ses prévisions pour 2012.
Sur la base d’enquêtes menées par IDC au cours des mois de septembre et octobre auprès de ses 1.200 adhérents, le Syntec a établi à 3,6% la croissance du secteur en 2011, confirmant son estimation d’avril dernier (+3,5%). Les logiciels ont progressé de 3,8%, le conseil et les services informatiques de 2,7% et le conseil en technologies de 7%. Les créations nettes d’emploi devraient atteindre 10.000 postes (pour 40.000 recrutements effectifs) cette année, selon des extrapolations basées sur les prévisions de l’APEC.
Mais si le rythme d’activité est resté élevé au troisième trimestre, le quatrième trimestre est marqué par les prémisses d’un ralentissement qui devrait s’amplifier en 2012 avec un consensus de prévision de croissance s’établissant seulement à 1%. Une croissance qui devrait être tirée par la recherche de productivité des clients et la nécessité d’innover pour affronter la conjoncture difficile.
Les secteurs les plus dynamiques devraient être le transport, la communication, les « utilités » et les services. À l’inverse la banque/assurance, l’industrie et le secteur public devraient réduire leurs investissements.
Bonne nouvelle, le secteur devrait toutefois continuer d’embaucher. En septembre, les trois quart des entreprises interrogées prévoyaient de maintenir leurs recrutements de cadres dans les six prochains mois. Dans quelles proportions ? Difficile de le dire à ce stade. Il faudra attendre février pour connaître la prévision de l’APEC. Mais compte tenu de l’évolution de la croissance, ce devrait être à un rythme moins soutenu qu’en 2011, prévient le Syntec
Un point noir toutefois concernant l’emploi : Guy Mamou-Mani a dénoncé de manière vigoureuse les effets désastreux de la circulaire Guéant sur le secteur. Il estime ainsi à 6.000 le nombre de jeunes étrangers qui se sont vu refuser un permis de travail depuis sa mise en application, accentuant d’autant les tensions constatées toute l’année sur le recrutement.
« Nous avons entamé une action auprès du gouvernement pour l’alerter sur ce qui constitue selon nous une grosse erreur qu’il est urgent de corriger », a-t-il déclaré, ajoutant qu’il sait ce combat impopulaire mais qu’il est juste et que le Syntec poursuivra dans cette voie.
Au rang des actions à venir, signalons également la préparation d’un programme de douze recommandations que le syndicat patronal aimerait signer à l’ensemble des candidats à la présidentielle. Des recommandations qui visent à renforcer l’industrie du numérique qui constitue selon lui la solution pour préserver la compétitivité des pays industrialisés.
Mise à jour du 21 novembre 2011 : Une mauvaise interprétation nous a conduit à écrire dans un premier temps que les recrutements en 2012 pourraient se maintenir au même rythme qu’en 2011. Il n’en est rien. Le Syntec a voulu dire qu’il ne s’attend pas à un gel des embauches comme ce qui s’est produit en 2008. En revanche, le rythme devrait ralentir.