La situation s’améliore sur le front des défaillances d’entreprises dans le secteur IT. Mais si le nombre de procédures collectives a commencé à reculer en 2010 (-2,2%), l’activité devrait encore s’erroder de 1,4%.

 

Après deux années de hausse, la sinistralité a commencé à refluer dans le secteur IT en 2010. Selon des chiffres fournis par l’assureur crédit Euler Hermes, le nombre de défaillances s’est ainsi établi à 1446 entreprises en recul de 2,2% par rapport à 2009 (1478). Un résultat principalement dû au recul très sensible (-14,6%) des défaillances au quatrième trimestre. Leur nombre (340) est ainsi revenu à un niveau comparable à celui du quatrième trimestre 2007 (343) après être monté à 414 au quatrième trimestre 2008.

En revanche sur l’ensemble de l’année 2010, on est encore loin du niveau de 2007 où le nombre de défaillances avait été contenu à 1250 (soit 13,5% de moins). Le cru 2010 revient toutefois dans la moyenne des dix dernières années. Une moyenne qui se situe à 1434 défaillances (avec un plus haut à 1686 en 2003 et un plus bas à 1236 en 2001).

Dans le détail, des contrastes importants persistent selon les segments. Ainsi, la sinistralité des entreprises de négoce a reculé de 10%, tandis que celle des entreprises évoluant dans les services et l’édition augmentait de 1,6%. Toutefois, si la situation s’améliore nettement dans le négoce, notamment pour les grossistes (-25% de sinistralité en un an), les détaillants continuent de souffrir avec un nombre de défaillances en hausse de 20%. De même, les éditeurs voient leur situation empirer avec 19% de défaillances supplémentaires.

A noter que si le nombre de défaillances a commencé à reculer, l’activité (en chiffre d’affaires) des 63.000 entreprises du secteur devrait pour la troisième année consécutive ressortir en baisse. Pour 2010, elle devrait ainsi reculer de 1,4%, après -3,6% en 2009 et -1,6% en 2008. Le secteur est donc revenu à un niveau d’activité inférieur à celui de 2006.

« En 2011, la tendance est à une amélioration dans la ligne de 2010, estime Didier Moizo, conseiller sectoriel à la direction des études économiques d’Euler Hermes. Les défaillances devraient reculer de manière mesurée et l’activité repartir à la hausse ». Restent quelques inconnues, comme l’impact qu’aura l’arrêt au 31 décembre dernier des dispositifs de compléments d’assurance publics (CAP et CAP+). Un certain nombre de revendeurs n’auraient pas retrouvé un niveau d’encours comparable à celui qu’ils avaient avant la crise auprès des assureurs privés et pourraient avoir à en pâtir.