Selon la presse américaine, l’éditeur de Redmond, qui a naguère injecté de l’argent dans Apple, négocierait avec Silver Lake Partners et Michael Dell afin de participer à un LBO du constructeur.

 

Les rumeurs concernant un retrait de Dell de Wall Street se précisent outre-Atlantique, sans que rien pour le moment ne permette de les confirmer. D’après plusieurs rédaction US (dont celles du Wall Street Journal et de CNBC), Microsoft serait entré en discussion avec  le fonds Silver Lake Partners et Michael Dell afin de participer à un LBO du constructeur informatique. A la tête d’un trésor de guerre évalué à plus de 66 milliards de dollars, la firme de Redmond apporterait selon le WSJ environ 2 milliards de dollars, soit grosso modo 10% de la somme nécessaire à l’opération.

Michael Dell, qui détient 15,7% des actions de l’entreprise, pourrait de son côté revendre certaines de ses participations dans d’autres sociétés afin de remettre au pot. La firme texane rapatrierait quant à elle une partie de ses avoirs à l’étranger afin de racheter ses actions en bourse. Enfin, Silver Lake, éventuellement associé à des banques, terminerait le tour de table avec une quote-part logiquement majoritaire.

Plusieurs éléments pourraient justifier une prise de participation de Microsoft dans le capital de Dell, Tout d’abord, la firme d’Austin, fidèle à Windows, est une des seules à voir ses parts de marché croître dans le secteur des serveurs. Ensuite, l’éditeur n’a pas caché son intention d’investir dans des entreprises technologiques. Or, une prise de participation dans une entreprise US comme Dell lui permettrait de rapatrier une partie de l’argent gagné hors du continent américain en échappant à  une lourde taxation. Enfin, par le passé déjà Microsoft a pris une participation dans un fabricant informatique alors en difficulté (ce qui n’est heureusement pas le cas pour Dell), un certain Apple.

Une telle opération comporte toutefois des risques. Les autres constructeurs partenaires de Microsoft- qui ont déjà accueilli fraîchement le lancement de la Surface – pourraient prendre ombrage d’un partenariat privilégié avec un de leurs concurrents. Une réaction que l’on a déjà pu constater lors du rachat de Motorola par Google.

Reste à savoir si – avec ou sans le concours de Microsoft – un LBO du troisième constructeur de PC mondial peut être couronné de succès. Le cours de l’action dépasse aujourd’hui légèrement les 13 dollars. On est donc loin du pic de 24 dollars atteint avant la crise. Les actionnaires qui ont fait leurs emplettes à ce moment-là n’ont pas forcément envie de lâcher leurs titres aujourd’hui, même avec une prime conséquente ajoutée au cours actuel.