Les entreprises commencent semble-t-il à s’équiper en tablettes. Apple capte une grande partie des projets mais le retrait du TouchPad pourrait conforter Rim et Microsoft, l’un et l’autre très attendus.


Bonne nouvelle, la demande de tablettes en entreprises est bien au rendez-vous en France. C’est Philippe Goullioud, directeur général de la division produits et solutions d’Econocom France qui l’affirme, parlant même « d’explosion des ventes » depuis cet été. Sans surprise, c’est Apple qui mène la danse. Mais Philippe Goullioud assure que la PlayBook de RIM a pris un bon départ et que les produits d’Acer et d’Asus se défendent bien. Même la TouchPad, qui avait convaincu ses équipes techniques, aurait fini par trouver grâce aux yeux des clients, selon lui, si elle n’avait été abandonnée avant d’avoir eu le temps faire ses preuves.

Ces informations font en écho à un communiqué que vient de publier IHS iSuppli annonçant qu’il révise ses prévisions de ventes à la hausse au niveau mondial. Alors qu’il prévoyait en mai dernier 58,9 millions de livraisons pour l’année en cours, il table désormais sur 60 millions de pièces. Près des trois quart d’entre eux (44,2 millions) seront des iPads. De son côté Forrester anticipe 48 millions de ventes.

« Le forfait de HP va conforter Microsoft et RIM », prédit Louis Jouanny, directeur associé du cabinet de conseil en marketing spécialisé dans la mobilité Endeavor, pariant que les entreprises ne vont pas se laisser enfermer dans le duopole Apple-Google. D’abord, elles renâclent à intégrer de nouveaux OS pour les surcoûts que cela génère (support, formation…). « iOS n’est même pas compatible avec l’environnement Mac », rappelle Louis Jouanny.

Ensuite, Apple comme Google exigent de leurs clients qu’ils leur abandonnent beaucoup d’informations qu’ils ne souhaitent pas nécessairement livrer. « Il faut s’identifier au moyen d’un numéro de carte de crédit ou d’un mail pour accéder à leurs services et accepter des conditions générales très restrictives ».

Autant d’arguments en faveur de Microsoft et de RIM, qui « offrent l’avantage de fournir des solutions compatibles avec l’existant et qui proposent plus de garanties en matière de sécurité et de confidentialité », explique en substance Louis Jouanny. Au-delà des applications traditionnelles de messagerie et de consultation électronique, il note que les tablettes commencent à s’imposer pour des applications de type BI, catalogues électorniques, CRM… et que certains secteurs comme les laboratoires pharmaceutiques, ou les professions libérales en sont déjà très friands.