Selon une étude de Techleap, une organisation à but non lucratif financée par des fonds publics qui surveille le secteur technologique aux Pays-Bas, plus de 80% des start-up technologiques néerlandaises seront privées de financement et de liquidités après septembre si la crise de coronavirus se poursuit, rapporte ChannelPartnerInsight. Le constat ne devrait pas être très différent dans l’Hexagone.

Techleap, qui a enquêté auprès de 445 start-ups et scale-up (ce qui représente environ 8% des entreprises néerlandaises) indique que 13% des entreprises interrogées ont déjà du mal à rester en activité maintenant, que 42% d’entre elles auront utilisé leur fonds de roulement dans un délai d’un à trois mois, et qu’un tiers d’entre elles craint de se retrouver sans fonds dans six mois.

La majorité de leurs dirigeants ont indiqué qu’ils avaient besoin très rapidement d’un crédit-relais ou d’une autre aide d’urgence à court terme, les besoins chiffrés s’étalant entre 100.000 et 400.000 euros.

Si les jeunes poussent souffrent, elles ne sont pas les seules. La situation se tend également pour les sociétés de conseil qui constatent un impact de la pandémie sur leur activité. C’est le cas de Wavestone, le cabinet né en 2016 du rapprochement entre les équipes européennes de Kurt Salmon et de Solucom.  « Depuis lundi 16 mars 2020, la quasi-totalité des équipes du cabinet est en télétravail. La mise en œuvre du plan de continuité d’activité de Wavestone s’est déroulée sans difficulté. Le cabinet reste pleinement opérationnel malgré les mesures de confinement en vigueur dans beaucoup de pays. Wavestone continue ainsi à délivrer la grande majorité de ses missions dans de bonnes conditions en dépit des circonstances », peut-on lire dans un communiqué. Malgré tout, les mesures de confinement qui se généralisent dans de nombreux pays commencent à avoir un impact sensible sur le niveau d’activité.

« Wavestone a ainsi dû suspendre un certain nombre de missions à la demande de ses clients, du fait de la difficulté à les délivrer à distance ou des perturbations provoquées par l’épidémie », indique encore le cabinet qui commence par ailleurs à subir des reports de nouvelles missions, voire des annulations. « La situation est extrêmement évolutive et il est pour l’instant difficile d’en quantifier les effets. Certaines missions suspendues pourraient reprendre rapidement. Mais dans le même temps, la conjoncture économique dégradée et incertaine est de nature à entraîner des arbitrages et une baisse de la demande », reconnaissent ses dirigeants qui estiment que cette situation est susceptible de remettre en cause les objectifs financiers annuels de l’exercice 2019/20 « dans des proportions toutefois limitées ».

Dans ce contexte, la priorité consiste à « poursuivre le plus efficacement possible les missions en cours, à confirmer le lancement des nouveaux projets et de maintenir une activité commerciale intense principalement auprès des clients qui conservent du potentiel et vers les offres qui correspondent à leur actualité ».

Le cabinet va geler tous les recrutements jusqu’au 1er juin, voire au-delà en fonction de l’évolution de la situation, et étudie la possibilité de recourir à l’activité partielle si la situation le nécessite.

La société précise qu’elle dispose toutefois d’une assise financière solide pour affronter ce contexte troublé avec un endettement net qui s’élevait au 30 septembre à 61,7 millions d’euros et une trésorerie disponible de 39,8 millions d’euros, une situation financière qui s’est, précise le cabinet, depuis améliorée avec un endettement net largement réduit.

« La rapidité d’adaptation, la capacité d’innovation et la mobilisation dont ont fait preuve ces derniers jours les équipes de Wavestone sont remarquables », commente le président du directoire, Pascal Imbert.  « Je sais que le cabinet relèvera avec succès les défis qui se présentent à lui, comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises dans le passé. »