Dans sa dernière étude consacrée au marché du conseil, PAC envisage une reprise d’activités à la mi 2010. En attendant, beaucoup de sociétés de conseil subiront une décroissance, entraînant une consolidation du secteur.

Le premier trimestre n’a pas été bon et il est probable qu’il n’y aura pas d’embellie pour les sociétés de conseil informatique avant la moitié de l’année 2010. C’est ce que prévoit Pierre Audoin Consultants dans sa dernière étude consacrée au marché. La décroissance touche à la fois les volumes et les prix. « L’année 2009 ne sera pas une bonne année, ni pour les grosses sociétés de conseil, ni pour les petites.

 

Encore moins pour celles-ci car elle n’ont pas l’envergure financière permettant de tenir le choc », nous explique Agnès Tek, l’auteure de l’étude. « En général la visibilité est très faible. En mars, certains acteurs avaient un carnet de commande quasiment vide jusqu’au mois de juin. Or les projets sont longs à signer, ils mettent quelquefois 6 mois à se négocier. De plus, certaines sociétés de services ont vu leurs contrats s’arrêter à la fin de l’année, voire pour certains, fin juillet. »


Selon l’analyste, le conseil en management sera le plus touché cette année avec une baisse annoncée de 3,6%, contre 1% pour le conseil IT. « Certains acteurs connaîtront même une baisse de 10%, y compris chez les 3 premiers du tableau. » Toutefois, certains secteurs résistent plutôt bien. C’est le cas de l’administration – notamment grâce à la fusion Assedic-ANPE grande dévoreuse de projets -, de l’assurance et de l’énergie.

 

Un secteur plein de contrastes : les télécoms

 

La situation est plus contrastée dans les télécoms. « Il y a une certaine ambivalence. Tout ce qui est technique ou qui concerne les plate-formes de services, a besoin de conseil. Toutefois les choses varient d’un opérateur à l’autre. SFR, avec l’arrivée de Neuf et de Jet Multimédia, consomme du service. Chez Orange, on ne garde du conseil que si on ne possède pas les ressources en interne.

 

Avant, il y avait des consultants installés en permanence dans les locaux de France Télécom. Ils passaient d’une mission à l’autre. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Une cinquantaine de personnes ont ainsi quitté un centre de l’opérateur du jour au lendemain. » Il est vrai qu’on entre là dans la délégation de personnel, un domaine qui souffre particulièrement en ce moment.

 

On devrait assister à des fusions cette année

 

« En période faste, on vend leurs compétences pour du conseil. En temps de crise, ce sont les premiers à partir. C’est du personnel très visible et dont les contrats sont faciles à casser. C’est différent pour les projets de conseil qui sont plus courts. Quand on signe un contrat de conseil on a au moins 2 ou 3 mois devant soi. » Selon Agnès Tek, on devrait assister à un certain nombre de fusions cette année, certains petites SSII éprouvant quelques difficultés à résister face aux grands acteurs pouvant supporter plus facilement une baisse des prix.

 

Il y a heureusement des domaines qui restent porteurs. C’est notamment le cas de la virtualisation, de la consolidation des serveurs et des réseaux, la sécurité ou encore du middleware. Bref des projets indispensables ou au ROI rapide. Ce sont d’ailleurs ces « niches » qui devraient profiter le plus rapidement de la reprise en 2010. « Tout le monde espère qu’après les vacances, les entreprises commenceront à réfléchir à de nouveaux projets qui pourraient se concrétiser vers le milieu de l’année prochaine, affirme Agnès Tek, avant de conclure, J’espère que je ne suis pas trop optimiste. »