Le syndicat organise un rassemblement le 3 juin devant le siège du Syntec et les MEDEF régionaux. Ivan Béraud, secrétaire national F3C CFDT en charge du pôle conseil et publicité nous explique pourquoi.

Channelnews : La CFDT appelle les salariés des SSII à se rassembler devant le siège du Syntec le 3 juin. Pourquoi ?


Yvan Béraud : En 2009 il n’y a pas eu d’accord concernant les salaires. Les propositions patronales, aussi bien dans les entreprises que par branches ne sont pas à la hauteur de l’inflation.

Dans le contexte global, depuis 2 ans il est difficile de négocier. D’autant que dans le secteur il n’y a pratiquement pas d’augmentations collectives au profit d’une politique individuelle. C’est pourquoi nous souhaitons obtenir une négociation autour de 4 axes : une mécanique de rattrapage notamment pour les salaires minima, le retour à des augmentations collectives, la réactualisation de la position du salarié dans la grille conventionnelle. Aujourd’hui, un salarié risque 10 ans après son entrée en fonction de toucher toujours le même salaire. Enfin, nous demandons la disparition des écarts salariaux injustifiés dans une même catégorie.

Nous faisons circuler en ce moment une pétition sur papier qu’on peut également trouver en ligne sur notre site. Le 3 juin, un grand rassemblement est prévu à Paris devant les locaux de Syntec et en province devant les présidences régionales du Medef. Nous avons l’espoir d’avoir un retour patronal avant les vacances. Si cela ne se concrétise pas, les salariés se sentiront très agressés au mois de septembre. Sauf bien entendu si une crise économique bouscule les priorités.

Pensez-vous que le secteur soit en mesure d’accorder ces augmentations ?


Yvan Béraud : Globalement le secteur ne va pas si mal. Atos, Capgemini ou Technip sont des entreprises qui vont plutôt bien. Pourtant il n’y a pas eu d’accord. Ensuite il y a des augmentations individuelles. Malheureusement toujours pour les mêmes. Un administratif a peu de chance d’en obtenir une.

Il n’y a pas d’autre choix que de reprendre la structuration de la politique salariale. Dans certaines grandes entreprises il y a des écarts de 1 à 3 entre les salaires des cadres débutants. On nous répond que c’est dû à l’histoire, à certains rachats de sociétés.

Si le patronat comblait au moins la perte de l’inflation, les gens ne réclameraient pas. Aujourd’hui beaucoup de salariés n’ont rien eu depuis 4 ans. Or ils touchent du doigt des collègues qui obtiennent des augmentations pluriannuelles de 10%.

Les salariés voient reprendre l’activité. Il y a donc moins de crainte pour l’emploi. D’autre part, l’inflation remonte. Les patrons doivent donc faire quelque chose.

Vous espérez une forte mobilisation ?


Yvan Béraud : On n’attend pas le grand soir mais une mobilisation conséquente. Chez Atos, on n’est toujours pas sorti d’un mouvement de grèves ponctuelles qui dure depuis janvier à propos de la politique salariale.

Nous espérons que les patrons vont rouvrir les négociations et faire des propositions raisonnables.

Cela dépend bien sûr de l’intelligence du syndicat patronal. Qu’ils donnent un poil de plus que l’inflation et tout le monde sera content