Les résultats du premier semestre 2018 des entreprises de services numériques françaises commencent à tomber et ils sont plutôt positifs.

Capgemini a ainsi réalisé une progression de +4,7% en France sur un an au cours du premier semestre à 1,31 milliard d’euros. Sa marge opérationnelle s’est établie à 7,1% du chiffre d’affaires en amélioration de 50 points de base. Atos a enregistré des revenus stables en organique (+0,1%) en France mais la marge est en forte progression à 6,9% du CA (+180 points de base). Du côté de Sopra Steria, on affiche +2,1% en organique sur le semestre en France à 801,4 M€.

Neurones affiche +10% de croissance organique au premier semestre, soit 245 M€, et un résultat stable s’établissant à 8,6% du chiffre d’affaires. Quant à Devoteam, il n’a pas encore dévoilé les chiffres de son deuxième trimestre mais avait annoncé +20,5% (soit 67,7 M€) au premier trimestre en France (à taux de change et périmètre constant).

Certes tous les ténors ne sont pas logés à la même enseigne. GFI accuse ainsi un recul de 2,4% de son activité organique en France mais, corrigé d’un effet de base non favorable, la société revendique +1,1% (et +12% avec l’international). De même, Wavestone affiche -3% pour son premier trimestre clos fin juin, à 85,4 M€, mais la société déplore un effet jour négatif sur la période représentant -4% en consolidé sur son périmètre.

Ces résultats sont dans la continuité des résultats de l’exercice 2016 marqué par des hausses parfois spectaculaires de leurs revenus. D’après la dernière étude IDC menée pour le compte du Syntec numérique, le marché français du conseil et de services informatiques a progressé de 2,7% en 2016 (et +3% pour les entreprises de conseil en technologies). La progression atteint même plus de 10% pour les quelque 139 ESN classées par iLogiciels & Services dans le cadre de son Livre d’Or des ESN 2017 paru en juin dernier.

Ce retour à une croissance forte après des années de croissance molle s’explique notamment par le ralentissement marqué du recours à la sous-traitance aux pays à bas coût de main d’œuvre comme l’Inde – qui commence à perdre des emplois en grand nombre – suggère LesEchos.fr : « après avoir affronté pendant plus d’une décennie des mouvements d’externalisation des tâches informatiques des entreprises vers [ces pays], les consultants français, [désormais] moins engagés dans la sous-traitance d’infrastructures, subissent moins la concurrence des géants du Cloud », décrypte ainsi le journaliste Sébastien Dumoulin dans un article consacré à ce sujet.

Dans un tel contexte, les sociétés de services informatiques françaises auraient des motifs de se réjouir s’il n’y avait, revers de la médaille, cette difficulté croissante à recruter.