L’Observatoire du stress et des Mobilités Forcées à France-Telecom Orange, mis en place par Sud-PTT et la CFE-CGC, a recensé 9 suicides chez l’opérateur entre le 15 janvier 2014 et le 25 février (un dixième

s’est ajouté à la liste le 6 mars),  » soit en deux mois, presque autant qu’au cours de toute l’année 2013 « .
 » Sur les neuf cas portés à notre connaissance, sept au moins ont une relation explicite au travail. Il s’agit par ailleurs de femmes et d’hommes de tous âges et de toutes qualifications « , ajoute l’organisme.

Ce dernier voit dans les départs massifs de salariés une des causes de cette vague de suicide. D’ici 2015, 15.000 seniors vont ainsi partir en retraite. Dans le même temps 4.000 embauches sont prévues.  » Dans de nombreux services, on compte la moitié de l’effectif parmi les partants : le travail doit donc être fait par ceux qui restent, deux fois moins nombreux « , constate l’observatoire.
 » Pour tenter de faire face aux dysfonctionnements qui apparaissent un peu partout, tout en voulant en même temps, accroître la productivité, les directions se livrent à d’incessantes (et parfois contradictoires) réorganisations « , poursuit la structure qui dénonce  » des dispositifs de gestion du personnel qui n’ont pas changé, malgré les enquêtes et les mises en garde «  (mobilités forcées, évaluation individuelle des performances, mise en concurrence des salariés, challenges, coaching, etc).

Interrogée par l’AFP, la direction d’Orange a reconnu avoir connu « depuis le début de l’année plusieurs suicides ».
L’opérateur, qui se dit vigilant, ajoute que son médiateur, Jean-François Colin, rencontrera ce vendredi les membres du Comité national d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CNSHSCT) pour aborder le sujet et éventuellement renforcer les dispositifs de prévention des conduites à risques, mis en place après la vague de suicides qui a frappé le groupe entre 2008 et 2009.

Rappelons que les représentants du personnel CFDT, CFE-CGC, CGT, FO et Sud siégeant au CNSHSCT ont déposé à la fin du mois dernier un droit d’alerte concernant la mise en danger de la santé et de la sécurité des salariés.

De son côté la ministre de la santé, Marisol Touraine, a réagi mardi soir sur iTélé.  » C’est un sujet de préoccupation, bien évidemment. », a -t-elle reconnu, demandant à l’entreprise de prendre les mesures nécessaires.  » Je sais que l’entreprise est mobilisée et les syndicats « , a-t-elle ajouté avant de conclure,  » On ne peut pas laisser faire une situation comme celle là « .