C’est la République des Pyrénées qui nous l’apprend, l’opérateur Net64, filiale d’Altitude Infrastructure, connaît de sérieuses difficultés financières. À tel point que le département des Pyrénées-Atlantiques

vientde voter à l’unanimité la fin au 1er janvier 2014 de la délégation de service public accordée initialement jusqu’en 2026.

Signé en 2008, le contrat de DSP avait pour objectif d’offrir du haut débit à tous les habitants de ce département montagneux. Pour rentabiliser l’opération, Net64 devait séduire au moins 6.000 abonnés. Or aujourd’hui le compteur afficherait à peine 1.298 clients. Conséquence, en 2011 Net64 a affiché un passif de 2,7 millions d’euros poussant le conseil général a provisionner l’an dernier une somme de 2,8 millions d’euros afin de pallier à une éventuelle défaillance du concessionnaire.

Défaillance qui semble se confirmer, le tribunal de commerce de Bayonne ayant récemment été saisi, ce qui a motivé la rupture de la DSP. Le Conseil général a donc jugé plus prudent de signer un chèque de 1,4 million d’euros pour sortie anticipée. Il se retrouvera ainsi le 1er janvier prochain avec un réseau WiMax sur les bras, ce qui n’est pas une sinécure. « La technologie du WiMax, promue par Net 64, n’a jamais séduit les utilisateurs », a d’ailleurs commenté le maire d’Oloron, Jean-Pierre Domecq, chargé du numérique à l’assemblée départementale.

D’autres départements ayant fait le même choix technologique, seraient eux-aussi confrontés aux difficultés de leur délégataire selon le président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, Georges Labazée. Net47 dans le Lot-et-Garonne, Net12 dans l’Aveyron et Net55 dans la Meuse, toutes filiales d’Altitude Infrastructure, seraient dans ce cas. Dans la Meuse, à peine 1.500 abonnés auraient ainsi opté pour le WiMax.

Malgré sa montée en puissance (les habitants de 6 départements : Aveyron, Calvados, Eure, Ille et Vilaine, Orne, Vendée et la région Bourgogne  – hors Nièvre-  vont désormais bénéficier en option d’un débit descendant de 4 Mbps), le WiMax a fort à faire pour s’imposer dans les zones blanches. Il subit notamment la forte concurrence de NordNet.

La filiale de France Télécom mène en ce moment une offensive de séduction auprès des élus afin de les convertir à son offre satellitaire. « Avec le lancement d’Astra 2F (ndlr : lancé en septembre dernier) l’internet par satellite jusqu’à 20 Méga est désormais à la portée de tous, sans exception », précise une lettre envoyée par l’opérateur ce mois-ci aux élus qui ont quelquefois du mal à trancher. A titre d’exemple, le Conseil général du Calvados prend en grande partie en charge les frais d’acquisition et d’installation du kit WiMax et, pour ne pas faire de jaloux, du kit satellitaire.

Les habitants des zones blanches du départementont ainsi désormais le choix, pour un prix quasiment équivalent, entre une offre WiMax à 1 Méga et une solution par satellite à 20 Méga. Un combat inégal donc, qui pourrait signer la fin – plusieurs fois annoncée – du WiMax en France.