Après un exercice 2008-2009 excellent, la filiale française subit les effets de la crise. Les grands comptes seraient notamment aux abonnés absents, obligeant l’entreprise à se séparer de certains salariés.
Au début du mois Microsoft a annonçait la suppression de 800 emplois supplémentaires portant à 5.800 les postes retranchés depuis le début de l’année. L’Hexagone est en principe épargné par ce plan drastique. Pourtant on constate un certain malaise à la filiale française de l’éditeur. Selon certaines sources syndicales, citées par notre confrère Les Échos, une centaine de personnes aurait déjà quitté l’entreprise.
Peut-on pour autant parler de plan social déguisé ? Objectivement non, répond un autre délégué syndical, qui note que parmi les personnes ayant quitté l’entreprise, il y a des étudiants en fin de stage, des nouveaux retraités, des employés transférés dans d’autres divisions ou encore des salariés en fin de contrat. Le syndicaliste recense tout de même 48 « vrais » licenciements et ruptures de contrat conventionnelles ainsi que 23 démissions.
« C’est un chiffre important. La direction procède probablement à des réajustements d’effectifs. Car si l’exercice qui vient de se terminer a été bon, particulièrement pour Microsoft France, le début de l’année s’annonce un peu plus difficile. On est plutôt en décroissance. » La société a d’ailleurs engagé une véritable chasse aux coûts qui touche notamment l’attribution des véhicules de fonction.
Les salariés, seraient de plus soumis à des charges de travail importantes pour atteindre des objectifs qui ont tendance à s’éloigner. « Les commerciaux grands comptes subissent une pression énorme car les ventes redémarrent avec beaucoup de difficultés », témoigne notre interlocuteur. Et pour ne rien arranger, la direction a annoncé qu’elle n’envisageait pas la moindre augmentation de salaire en 2010 alors que l’enveloppe consacrée aux augmentations se situait entre 2,4% et 4% de la masse salariale au cours des quatre dernières années.
Ceci explique sans doute que les démissions se sont multipliées. L’installation du siège à Issy-les-Moulineaux réalisée cette été pèse également sur ces départs, de nombreux salariés ayant vu leur temps de trajet augmenter considérablement. « La société est sous tension », souligne le syndicaliste qui appelle de ses vœux « un meilleur second semestre ».