Alors que le marché de la voix sur IP est en plein décollage, l’opérateur Ipnotic Télécom est contraint de demander l’ouverture d’un plan de cession. Une nouvelle victime de la dégradation de l’environnement financier.

 

Après la procédure de sauvegarde de B3G en 2008, c’est au tour de son concurrent Ipnotic Télécom de faire les frais d’une procédure de redressement judiciaire. L’opérateur IP fait l’objet depuis le 4 février d’un plan de cession qui devrait être finalisé avant la fin du mois de mars.

 

L’opérateur, qui avait achevé la construction de son offre l’été dernier, avait indiqué qu’il était à la recherche de 5 à 10 millions d’euros de financement supplémentaires pour mener à bien sa phase de développement commercial. Cette opération devait se faire au cours du deuxième semestre 2008.

 

L’autre option qui s’offrait à lui était l’adossement à un partenaire industriel (de type opérateur). Un scénario qui a failli se réaliser au sortir de l’été. Malheureusement, les difficultés de B3G combinées à la dégradation de l’environnement financier ont gelé toutes les négociations.

 

Un opérateur en pleine croissance

 

Faute de conclure avec un nouvel investisseur et devant le refus de ses actionnaires majoritaires (Turenne Capital, Crédit Mutuel, CDC Innovation, A plus Finance) de remettre au pot, l’opérateur a donc été contraint de se placer en redressement judiciaire et de demander au tribunal d’ouvrir un plan de cession.

 

La société, qui compte cinquante-six salariés, avait publié un chiffre d’affaires de 3,7 millions d’euros pour l’exercice 2007 et devait approcher les 10 millions de facturations en 2008. Une croissance supérieure à 100% qui montre bien que, paradoxalement, le marché est désormais bien là.

 

« Les technologies de voix sur IP sont désormais mûres et bien maîtrisées par les acteurs, confirme un expert du secteur. Dans le même temps elles font l’objet d’une forte communication de la part de grands opérateurs tels que Bouygues ou SFR. Enfin, au cours des derniers mois, tous les constructeurs ont fini par se rallier aux protocoles d’interopérabilité SIP. Si bien que toutes les conditions sont désormais réunies pour que marché prenne son essor. »

 

Les difficultés de B3G hier et celles aujourd’hui d’Ipnotic sont donc la conséquence non d’une mauvaise appréciation du marché mais d’une erreur de timing. Une erreur qui risque d’être fatale à Ipnotic. Et ce dernier ne devrait pas être un cas isolé. Déjà, les rumeurs annoncent la défaillance toute proche d’un de ses principaux concurrents.