Le lobbying du géant chinois des télécoms ne faiblit pas. Suite à l’annonce de l’ouverture de sa première usine hors de Chine, en Alsace, Huawei a désormais l’intention de placer des commandes auprès de fournisseurs français pour un montant de plus de 4,2 milliards d’euros dans les cinq années qui viennent.

Fort de sa présence sur le sol français depuis 17 ans et de la bénédiction des élus, la firme de Shenzhen aux 80 milliards d’euros de CA a acquis un terrain du côté de Brumath en Alsace pour y construire une usine de 40 000 mètres carrés. Elle promet d’y investir 200 millions d’euros et d’y créer 500 emplois, dont 400 pour des Français. Selon nos consoeurs du Monde, « le président de la région, Jean Rottner, a bien admis, en aparté, le paradoxe qu’il y a, pour un homme politique de droite, à traiter avec une entreprise soumise à l’autorité du Parti communiste chinois (PCC) mais « Faut-il pour autant refuser de la valeur ? ». »

Jeudi dernier, le président de la filiale française de Huawei, Weiliang Shi, a annoncé qu’il avait fait des achats auprès de 300 fournisseurs français pour une somme totale de 840 millions d’euros en 2020. Il a indiqué vouloir continuer dans cette veine et dépenser plus de 4,2 milliards d’euros auprès de fournisseurs français au cours des quatre à cinq ans à venir.

Il faut dire que l’image du leader mondial de la 5G n’est guère reluisante à l’heure actuelle. Après deux ans de lutte contre les autorités américaines, la forte suspicion d’implication dans le système de surveillance de masse de la minorité ouïghoure en Chine continue de lui coller à la peau.