Confronté à un repli sensible de ses revenus matériels, le constructeur informatique annonce 6.400 nouvelles suppressions d’emplois. Une mesure destinée à maintenir sa rentabilité au dessus de 6%.

 

HP entend continuer à préserver sa rentabilité dans un contexte de baisse de son chiffre d’affaires. D’où l’annonce de la suppression de 6.500 emplois supplémentaires dans les douze prochains mois, soit 2% de l’effectif total. Une réduction d’effectif qui s’ajoute aux 24.600 suppressions d’emplois déjà annoncées en septembre dernier suite à l’acquisition d’EDS. Cette fois, ce sont les divisions PC, imprimantes et serveurs (PSG, IPG et ESS) qui devraient être affectées par les licenciements.

 

Il faut dire que ce sont ces divisions qui ont affiché les plus piètres performances sur le trimestre. Le chiffre d’affaires de la division PSG (PC et notebooks), se replie de 19% à 8,3 Md$. La division imprimantes accuse un recul de 23% de ses revenus à 5,9 Md$. Les serveurs perdent 28% de facturations à 3,5 Md$. Même les logiciels accusent le coup, avec un recul de 15% à 880 millions de dollars.

 

Recul de 19% du CA à périmètre constant

 

Au final, le chiffre trimestriel ne recule que de 3% à 27,4 milliards de dollars, les services ayant enregistré une croissance de 99% à 8,5 Md$. Mais si HP limite la casse, c’est grâce à l’absorption d’EDS, dont les facturations avaient représenté 5,37 Md$ au premier trimestre 2008 (janvier-mars). Sans cette opération de croissance externe, le chiffre d’affaires de HP aurait reculé d’environ 19% (en appliquant au périmètre services HP le recul d’environ 15% du CA constaté sur le périmètre services HP + EDS).

 

Mais c’est surtout du côté de la rentabilité que le géant de l’informatique fait des exploits. En dépit d’un recul de 17%, son bénéfice atteint 1,7 milliards de dollars. Un résultat conforme aux attentes des analystes et surtout équivalent à celui du deuxième trimestre 2008 hors éléments exceptionnels. Pour l’ensemble de l’exercice, le groupe maintien sa prévision initiale de bénéfice (soit entre 3,76 et 3,88 dollars par action) mais abaisse légèrement sa prévision de chiffre d’affaires. Celui-ci devrait reculer de 4 à 5%.

 

Un impact potentiellement plus important en France

 

En France, où les licenciements prévus dans le cadre du rachat d’EDS sont toujours suspendus au transfert des quelque 600 employés de la division services de HP au sein de l’entité EDS, cette nouvelle vague de licenciements pourrait avoir proportionnellement un impact plus important, puisque la direction mondiale de la division PC est localisée en France au sein de l’entité HPCCF.

 

Cette annonce pourrait également achever de convaincre ceux qui ne l’étaient pas encore de ne pas accepter la baisse de salaire que souhaite imposer la direction, dans la mesure où rien ne garantit que les sacrifices accomplis permettront de sauver des emplois. HP vient une nouvelle fois d’en donner la preuve.