L’opérateur intégrateur laisse en suspens ses ambitions de croissance à l’étranger pour se recentrer sur la France et y développer de nouvelles offres. C’est ce que nous explique son PDG, Jean-Philippe Bosnet.


Channelnews : Comment se porte Global Concept ?


Jean-Philippe Bosnet : Au cours du 1er semestre de notre exercice 2009-2010 qui s’est terminé le 31 mars, nous avons enregistré une croissance à 2 chiffres dans la continuité de ce que le groupe connaît. Il y a 11 ans que nous sommes en croissance. Nous espérons d’ailleurs pour l’exercice complet une progression à 2 chiffres, avec un « 2 » comme premier chiffre.

Nous avons ouvert des agences à Toulouse, La Rochelle et Dijon. Nous avons donc 34 agences et 37 sites, certaines régions comme la région parisienne couvrant 2 agences avec 1 seul site.

Par ailleurs, l’intégration d’Ipnotic est réalisée. Le partenariat se passe très bien.

Aujourd’hui, nous enrichissons l’offre Paritel avec nos propres services.


Vous ne souffrez pas trop de la crise ?


Jean-Philippe Bosnet : La crise est bien présente. Dans ce contexte, la créativité de nos offres et de nos propositions financières est bien perçue par les clients qui ont plutôt tendance à serrer les boulons. Nous sommes pour eux plus rentables, plus près de leurs attentes.

Notre guichet unique qui permet de vendre des minutes et de la mobilité grâce à notre accord de MVNO avec Transatel plaît beaucoup.

Par ailleurs, notre pure player net Office Easy, qui permet d’acheter des produits et des services en ligne couvre un trou d’air du groupe. Il permet de couvrir les micro-entreprises et les autoentrepreneurs qui n’étaient pas obligatoirement notre cible. Office Easy leur permet d’obtenir du matériel et des services télécoms à un prix attractif. Nous pouvons, s’ils le désirent, leur proposer de la maintenance.

Il faut être innovant. Jusqu’à présent sur le net on trouvait des produits à des prix peu élevés avec de la logistique derrière. Nous proposons en plus un accompagnement.

Cette offre lancée au mois d’août dernier connaît une croissance qui dépasse nos espérances puisque fin mars nous avions dépassé 1,5 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Un autre nouveau service que nous proposons à nos 35.000 clients est la sécurité. Nous avons mis en place un centre de télésurveillance et de vidéosurveillance qui compte plus de 10.000 clients connectés, 24h sur 24 et 7 jours sur 7. la croissance est actuellement très importante.

N’envisagez-vous pas de proposer un service de visioconférence ? C’est un service qui semble répondre à une demande de la part des entreprises.


Jean-Philippe Bosnet : C’est un autre métier. Nous nous contentons de distribuer des produits de visioconférence auprès de nos partenaires spécialisés à travers notre division ventes. Nous avons un réflexe « très opérateur ».

A l’automne dernier vous évoquiez une implantation sur certains marchés étrangers comme l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne, voire la Hongrie ou la Bulgarie. Où en êtes-vous actuellement ?


Jean-Philippe Bosnet : La crise nous a obligé à nous recentrer sur l’Hexagone et sur la Belgique où nous sommes présents depuis 2 ans avec Global Concept Belgique, l’homologue de Paritel, qui compte 25 personnes à Bruxelles.

Cela dit, tous les mois de juillet nous écrivons l’exercice suivant. Une extension vers l’étranger est toujours d’actualité. Nous verrons cela début octobre, lorsque l’exercice 2009-2010 sera terminé.


Des opérations de croissance externe sont-elles prévues dans l’Hexagone ?


Jean-Philippe Bosnet : Des dossiers nous parviennent et nous restons attentifs au marché. Cependant nous avons déjà beaucoup de travail avec un groupe qui emploie 650 personnes. Nous ne sommes pas dans une quête perpétuelle d’entreprises. Nous saurons toutefois saisir les opportunités si elles se présentent.

Aujourd’hui nous offrons tout ce qui tourne autour des communications avec un abonnement mensuel pour un coût très étudié. La crise rend nos clients pro-actifs. Ils doivent réduire leurs coûts sans baisse de la qualité de service.


C’est également le discours tenu par les grands opérateurs.


Jean-Philippe Bosnet : Vous avez raison. Toutefois les grands acteurs ont un réflexe pavlovien : ils ne s’intéressent qu’au grand public. Notre force est de connaître nos clients. Nos commerciaux vont chez eux, les suivent, échangent avec eux. Notre relation ne passe pas par le prime time mais à travers une relation de tous les jours. Le bundle à tout prix peut avoir ses limites. Il y a encore des entreprises qui travaillent avec le fax, et d’autres qui utilisent Internet. Il faut une proximité permanente avec les clients pour bien connaître leurs besoins. Chez nous, le client n’a pas affaire à un call center situé à l’autre bout du monde, mais à un support près de chez lui.

Je ne suis pas contre le bundle mais ce dernier doit être personnalisé, doit s’adapter aux besoins du client. On voit par exemple des flottes mobiles disposant de services data alors que tout le monde ne les utilise pas. C’est surpayé. Il n’y a qu’une relation avec un commercial qui permet de voir cela.

Un médecin ne soigne pas par Internet. C’est la même chose avec les entreprises. Ce n’est pas au client de s’adapter au produit.