L’Autorité de la Concurrence a approuvé le projet de l’ARCEP qui consiste à déployer plusieurs fibres par immeuble. C’est un camouflet pour France Télécom qui plaide pour une installation mono-fibre.

L’Autorité de la Concurrence a validé la proposition de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) d’imposer le déploiement multifibres dans les immeubles. L’opérateur présent – en général France Télécom – devra, si ses concurrents le souhaitent, installer une fibre à très haut débit dédiée à chaque logement pour chacun d’entre eux. Le régulateur recommande d’ailleurs que dès lors qu’une fibre supplémentaire aura été demandée, l’opérateur d’immeuble déploie systématiquement quatre fibres par logement. Cette réglementation (qui ne concerne que les zones urbaines) serait selon l’ARCEP plus favorable aux consommateurs qui pourront ainsi changer d’opérateur rapidement et sans interruption de service.

Cette décision, souhaitée ardemment par Free et SFR, est un camouflet pour l’opérateur historique qui propose de son côté une mutualisation des infrastructures, l’opérateur choisi par le client reversant dans ce cas à l’installateur une redevance pour l’utilisation de ladite fibre. France Télécom refuse en effet de prendre à sa charge le surcoût d’un déploiement multifibres qu’il juge non négligeable. A l’ARCEP on rétorque que ce type d’installation ne représente qu’un surcoût relativement faible par rapport à une architecture mono-fibre. En prenant connaissance du projet du régulateur au mois de juillet, l’opérateur historique avait aussitôt gelé tous ses investissements dans les réseaux FTTH (Fiber To The Home). Le voilà aujourd’hui au pied du mur.

Bien sûr, le chapitre n’est pas totalement clos. Avant que la proposition n’entre en application, l’ARCEP doit encore la notifier à la Commission européenne et aux autorités compétentes des autres États membres, puis la soumettre pour avis à la Commission consultative des communications électroniques avant qu’elle ne soit homologuée par le ministre compétent. Il ne fait cependant aucun doute que le texte passera ces barrages sans difficulté. Chez le régulateur on s’attend d’ailleurs à ce qu’il soit appliqué avant la fin de l’année.