Les opérateurs alternatifs s’inquiètent de plus en plus pour leur avenir. Alors que le très haut débit à prix compétitifs s’impose comme une nécessité pour leur clientèle de petites et moyennes entreprises, ils demeurent dans l’incapacité de proposer des offres compétitives avec celles d’Orange et de SFR, faute d’infrastructure propre et faute de capacité d’investissement suffisante. Résultat, leurs parcs clients commencent à s’éroder dangereusement. Bernard Lemoine, président de Nerim et vice-président d’Alternative Télécom – association de lobbying qui regroupe dix des principaux opérateurs alternatifs français (représentant 2.000 emplois et un chiffre d’affaires annuel de plus de 1 Md€) – estime ainsi l’attrition des parcs des opérateurs alternatifs concernés par le FTTH à 10% par an a minima.

Pour pallier leur faible capacité d’investissement, les opérateurs alternatifs militent depuis des années pour que l’opérateur historique leur propose une offre de gros d’accès activés sur leur boucle locale optique mutualisée comme il avait été contraint de le faire naguère pour l’ADSL. Mais Orange n’est pas du tout disposé à leur faire ce cadeau. Reste la contrainte, via l’autorité de régulation. Mais un an après que l’Arcep a lancé sa consultation publique sur « les orientations des marchés des services de communications électroniques fixes à destination de la clientèle entreprise« , elle n’a toujours pas rendu son avis.

Celui-ci devrait néanmoins être connu fin juin. Mais les opérateurs alternatifs craignent que l’Arcep rende un avis mi-figue mi-raisin dans un premier temps et qu’il faille encore attendre 18 ou 24 mois pour qu’elle use de contrainte. Or les opérateurs alternatifs ont besoins d’une solution d’ici à la fin de l’été, juge Bernard Lemoine. Sinon…