Cloudflare va entrer en bourse. Le spécialiste de la sécurité sur internet a en effet introduit auprès de la SEC une demande de cotation au New York Stock Exchange sous le symbole « Net ». Fondée en 2009, la firme de San Francisco aurait réuni plus de 330 millions de dollars à l’issue de plusieurs levées de fonds. Une entrée en bourse pourrait la valoriser aux alentours de 3,5 milliards de dollars. Ses principaux investisseurs sont New Enterprise Associates, Pelion Ventures, Venrock, Fidélité et Lee Holloway, par ailleurs cofondateur de la société et principal architecte de la plateforme. Microsoft, Baidu, Qualcomm et CapitalG (anciennement Google Capital) ont également injecté des fonds dans l’entreprise.

Lors de son exercice 2018, Cloudflare a enregistré un chiffre d’affaires de 192,7 millions de dollars, en croissance de près de 43%, et une perte de 87,2 millions de dollars. Pour les six premiers mois de son exercice 2019, la firme californienne a généré des revenus de 129,15 millions de dollars, en progression d’un peu plus de 48%, et un déficit de 36,8 millions de dollars.

Elle revendique comme clients payant 10% des entreprises du Fortune 1.000. Elle comptait jusqu’il y a peu parmi sa clientèle le forum de discussion 8chan sur lequel, après la récente fusillade d’El Paso, un des auteurs avait publié un manifeste raciste. Cet événement a conduit Cloudflare à interrompre ses services d’infrastructures. Il s’agissait de la troisième utilisation du forum par un agresseur d’extrême droite.

La controverse qui résulte de cette décision, considérée comme « lâche et inquiétante » par le fondateur du forum, apparaît parmi les risques potentiels pour l’entreprise. « Les actions que nous prenons en réponse aux activités de nos clients payants et gratuits, allant jusqu’à leur interdire l’utilisation de nos produits, peuvent nuire à notre marque et à notre réputation », indique Cloudflare dans le document d’introduction transmis à la SEC. 

Un autre risque est la relation que l’entreprise entretient avec la Chine au travers de son partenariat avec Baidu. « La présence de notre réseau en Chine dépend de nos relations commerciales avec Baidu. Toute modification préjudiciable de cette relation ou toute rupture de celle-ci pourrait compromettre notre capacité à offrir un réseau mondial intégré incluant la Chine », s’inquiète l’éditeur qui précise qu’une résiliation anticipée de cette relation « peut avoir augmenté dans le contexte actuel de négociations commerciales économiques et de tensions entre les gouvernements chinois et américains ».

.