La SSII américaine a publié des résultats annuels franchement mauvais. Laissent-ils présager une année 2010 catastrophique pour le secteur informatique en général et les services en particulier ? Pas sûr.
Accenture a publié des résultats en net recul pour son exercice 2008-2009 clos fin août. Le chiffre d’affaires annuel de la SSII américaine est en effet en baisse de 8% à 21,58 milliards de dollars, tandis que le bénéfice net glisse de 6% à 1,59 milliards de dollars. La situation s’est particulièrement dégradée sur le dernier trimestre au cours duquel le bénéfice net, grevé par des restructurations immobilières et le licenciement de 340 cadres dirigeants, chute de 41% à 254,69 millions de dollars.
S’ils sont franchement mauvais, ces chiffres ne constituent pas une surprise. Ils sont en effet conformes aux attentes des analystes. Il n’en va pas tout à fait de même pour l’exercice en cours pour lequel le marché anticipe une croissance du chiffre d’affaires de 1,9% alors qu’au mieux la hausse, si elle se produit, ne dépassera pas 1%.
Faut-il voir là les signes d’un marché informatique définitivement plombé ? Probablement pas dans la mesure où les entreprises reprendront leurs investissements en matériel avant de réenclencher leurs grands projets. Ainsi, IDC prévoit-il une reprise du marché des serveurs au second semestre 2009 tandis que Gartner s’attend, pour la même période, à une redémarrage des ventes de PC. Le cabinet note également des frémissements sur le marché de la sécurité informatique, lequel pourrait croître de 3%, voir plus en 2010.
Pour ce qui concerne les services en général, les analystes – mais aussi les responsables de SSII – s’attendent à un début d’année étale, la reprise s’engageant réellement à partir du second semestre. C’est ce que nous déclarait récemment Stanislas de Bentzmann, co-président de Devoteam. C’est aussi ce que l’on affirme chez Accenture où l’on note dès à présent des signes encourageants, laissant augurer un redémarrage de l’activité à partir de juin 2010. C’est enfin l’avis de Gartner, qui quantifie la croissance des services en 2010 à très exactement 2,74%.
Teste à savoir ce que recouvre le vocable « services ». Si ce dernier se traduit par un recours accru à l’offshore, on peut encore s’attendre à des suppressions d’emplois.