BSA/The Software Alliance (qui représente les intérêts de l’industrie mondiale du logiciel) a mené une enquête du 5 au 21 avril dernier auprès des salariés français afin d’évaluer les comportements éthiques en entreprise. Ce sont ainsi 2.001 employés de PME qui ont été interrogés sur leur perception de comportements ou pratiques illicites en milieu professionnel. Il en ressort que 66% des sondés considèrent les pratiques illégales comme répandues dans l’univers professionnel en général. Lorsqu’il s’agit de leur propre entreprise, ce taux passe à 45%. Par ailleurs, 71% des salariés se déclarent prêts à dévoiler les pratiques illégales qui pourraient avoir dans leur entreprise et 15% d’entre eux affirment même l’avoir déjà fait par le passé et se disent prêts à recommencer le cas échéant. Les faits incitant les salariés à signaler un comportement illégal au travail sont dans l’ordre le harcèlement et la discrimination (58% des répondants), le détournement de fonds (50%), le vol de la propriété de l’entreprise (46%) et la fraude (43%). Interrogés sur les causes qui les ont encouragés à révéler des illégalités, 38% d’entre eux indiquent qu’ils l’ont fait par conscience professionnelle et 32% par obligation morale. En revanche, parmi les raisons qui pourraient les empêcher de divulguer des illégalités ou activités non éthiques, 36% des sondés citent la peur d’être découverts et de perdre leur emploi, tandis que 24% mentionnent la loyauté envers leur entreprise.

L’étude réalisée par BSA/The Software Alliance s’intéresse bien entendu à l’utilisation de logiciels illicites. Il en ressort que la dernière campagne de sensibilisation menée par la BSA en début d’année a généré près de 300 signalements d’utilisation frauduleuse. Certains secteurs sont plus suspicieux que d’autres quant à l’utilisation par l’entreprise de logiciels non conformes. Alors que dans l’ensemble 18% des salariés suspectent leur entreprise de telles pratiques, ce chiffre monte à 44% dans les secteurs de l’ingénierie, de la construction et de l’immobilier. Le secteur des TIC affiche quant à lui un taux de 29%. On notera que 38% des ingénieurs en informatique affirment être au courant de pratiques illégales dans leur entreprise, pour une moyenne de 16% tous secteurs confondus. Ils sont 25% à déclarer qu’ils ne dénonceront jamais leur employeur. Autre élément révélateur de la culture professionnelle en France, pour 42% des répondants tous secteurs confondus, l’utilisation illicite de logiciels (sans licence ou piratés) est illégale, alors que pour 30% d’entre eux elle n’est pas la meilleure des pratiques, et 18% la considèrent simplement comme contraire à l’éthique.