Le n°1 français de la distribution et des services IT affiche encore une belle progression grâce à la croissance externe. La société poursuit sa réorganisation pour évoluer vers la vente de solutions.
En apparence, SCC France semble s’être particulièrement bien sorti de l’année 2012. Et ce malgré la cession fin 2012 à Tech Data de Best’Ware et ETC qui faisaient partie jusque-là du même groupe et avec lesquelles le numéro un français de la distribution et des services IT partageait un certain nombre de ressources (notamment les stocks et son centre d’intégration). Sur son exercice 2012-2013 clos le 31 mars dernier, le chiffre d’affaires a progressé de 10% à 953 M€ selon les chiffres que nous a transmis la société. Toutefois, à y regarder de plus près, une bonne partie de cette croissance est liée à l’acquisition fin 2011 de la société LNA, consolidée pour la première fois sur un exercice plein.
Difficile de faire la part de la croissance organique de celle de la croissance externe. Toujours est-il que sur les deux entités historiques de SCC France, à savoir SCC SA, qui porte l’activité distribution, et SCC Services, les facturations sont en recul de 2,3%, à 824,8 M€. Et à l’inverse de la tendance observée chez ses concurrents, ce sont les services qui semblent tirer l’activité vers le bas avec un recul de 8,6% de la production à 115,6 M€ (soit 12% du CA total). SCC SA subit pour sa part une érosion limitée (-1,2%) avec un CA de 709,2 M€. Toujours pour ces deux entités, le résultat d’exploitation est en recul de 21% à 4 M€ (-36% pour le résultat net).
Est-ce la conséquence de ces résultats en demi-teinte ? Le démarrage du nouvel exercice a coïncidé avec des évolutions notables dans l’organisation, à commencer par la promotion du directeur général adjoint, Didier Lejeune, au poste de directeur général. Une fonction occupée depuis janvier 2011 par James Rigby, fils du fondateur du groupe. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, Didier Lejeune a pour mission de mettre en œuvre la stratégie orientée solutions initiée l’année dernière et dont la première illustration a été le lancement en janvier dernier de Flexprint, une offre globale de services d’impression. Une approche que la société commence à décliner dans le domaine de la mobilité, avec l’offre Flexmobility – qui devrait être officiellement annoncée au mois d’octobre – et qu’elle étendra par la suite à d’autres domaines, notamment aux infrastructures (serveurs et stockage).
L’accession de Didier Lejeune à la plus haute fonction s’est accompagnée d’un rapprochement cet été des équipes avant-vente et services, de la création d’une équipe business development (en charge de structurer ces nouvelles offres globales) et d’une réorganisation des équipes services en régions. Des décisions dans le prolongement des recrutements d’architectes solutions et d’architectes d’entreprise intervenus en fin d’année dernières. Objectif : positionner la société plus en amont des projets en développant ses expertises dans le conseil et les études.
Lors d’un entretien téléphonique, Didier Lejeune a indiqué que cette approche commençait à donner ses premiers résultats, le lancement de Flexprint ayant permis de relancer l’activité impression jusque-là en décroissance. Il a au passage réfuté toute perturbation liée aux cessions de Best’Ware et d’ETC, que ce soit en termes d’organisation, de référencement fournisseurs ou de conditions d’achat. Didier Lejeune voit même des avantages dans cette opération : Tech Data, qui représente désormais environ 30% des achats de SCC France, lui apporte un catalogue plus riche et une meilleure flexibilité que ce que pouvaient lui fournir ETC et Best’Ware.