En ce début d’année 2016, la société de services et de distribution Quadria s’est engagée sur deux gros chantiers structurants : le passage de son support technique en 24/7, d’une part, et la refonte de sa plateforme Cloud, d’autre part. Le premier chantier, en voie d’achèvement, a été confié à un spécialiste, Olivier Lebrun. Cet ex-RTE Network a été recruté en novembre dernier pour prendre la direction du centre de services. Celui-ci est désormais accessible 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. L’équipe technique interne qui assurait jusque-là le support aux heures ouvrées (9h00-18h00) a été complétée – elle compte désormais une vingtaine de personnes – pour élargir sa couverture horaire. Deux équipes ont été formées qui se se relayent désormais entre 7h00 et 22h00. La plage de nuit a été confiée à un sous-traitant basé en Nouvelle Calédonie. Le niveau 0 (prise d’appel et création de l’incident) est assuré depuis l’Ile Maurice.
En parallèle, Quadria s’est équipé de deux nouveaux outils destinés à améliorer la qualité du service rendu. L’un, IWS d’Isilog, gère désormais le provisionnement, les incidents et la facturation de son datacenter et l’autre, Normea (toujours Isilog), permet de gérer la documentation technique associée aux contrats cloud et aux services managés. Pour son centre de services, Quadria vise désormais la certification Iso 20.000 à court terme.
Une nouvelle plateforme cloud SDDC et SDN
Le second chantier devrait aboutir cet été avec la mise en service d’une version 2 full SDDC et SDN de sa plateforme Cloud. Une v2 représentant un investissement de l’ordre de 2 M€, s’ajoutant aux 1,7 M€ de la v1 mise en service en 2011 et désormais arrivée aux limites de sa capacité. Quadria n’a pas encore officialisé les technologies qui ont été sélectionnées pour cette plateforme v2 mais son PDG, Gilles Perrot, assure qu’elle permettra à terme au groupe de diviser par deux ses tarifs IaaS et PaaS et de s’aligner sur ceux d’Azure.
Ces investissements s’effectuent dans un contexte particulièrement favorable pour Quadria. 2015 aura en effet été un cru exceptionnel pour la société qui affichait à fin février une croissance de 17% de ses facturations (sur 11 mois). À la fin du mois, elle devrait ainsi boucler son exercice fiscal 2015-2016 sur un chiffre d’affaires de l’ordre de 77 M€ (contre 66 M€ pour l’exercice 2014-2015). Mieux, le résultat d’exploitation devrait battre un record : près de 2,5 M€ pour Quadria et même 4 M€ (pour 100 M€ de CA) en cumulant l’ensemble des sociétés du groupe (y compris le spécialiste des services d’impression Capea qui n’est pas consolidé dans la holding Acecom). Le précédent record pour le groupe était de 2,7 M€ et remontait à l’exercice 2009-2010.
Contre toute attente, c’est le négoce qui tire cette croissance, avec des ventes en augmentation de près de 20% sur 11 mois. Encore plus surprenant, c’est sur les postes de travail et les devices que la société obtient ses succès les plus éclatants, avec notamment une hausse importante de ses commandes UGAP dans le cadre du marché des classes mobiles, et avec l’obtention d’un marché de renouvellement de la SNCF portant sur 60.000 PC et 100.000 écrans sur 5 ans.
Les services cloud représentent désormais 6 M€ de facturations annuelles
Côté services (+11%), les ventes ont été portées par le Cloud, qui progresse de près de 50% sur onze mois. Le Cloud devrait atteindre 6 M€ sur l’exercice (7 M€ avec le hardware), soit 30% des revenus services (contre un peu plus de 20% sur l’exercice précédent).
Plusieurs facteurs combinés ont permis à ce millésime 2015 de se distinguer. Il y a d’abord eu « l’effet hausse du dollar qui a entraîné tous les prix à la hausse début 2015 », commente Gilles Perrot. Des hausses de prix que le marché a su absorber sans que les volumes ne baissent notablement, poursuit le PDG qui y voit un signe de dynamisme de l’économie. « Le secteur IT a profité de la réaffectation d’une partie des marges de manœuvre que la baisse du coût de l’énergie, de l’argent et des loyers a laissé aux entreprises », analyse-t-il. En parallèle, l’entreprise a bénéficié du retour, après plusieurs années de réduction, de la hausse de la commande publique, notamment dans l’éducation. Un secteur public qui représente historiquement une part importante de ses revenus. Enfin, Quadria a récolté les fruits de ses investissements commerciaux (recrutements) engagés en 2014. L’entreprise a ainsi gagné de nombreux comptes en région, dont quelques belles entreprises de taille intermédiaire.