A l’appel des syndicats, une partie du personnel de l’équipementier est en grève depuis mardi matin pour protester contre la précarité financière des salariés et obtenir des mesures d’accompagnement.

 

Environ 120 salariés étaient rassemblés mardi devant le siège de Nortel à Châteaufort dans les Yvelines et empêchaient l’accès du site aux véhicules. Ils exigeaient notamment des reclassements ainsi que des compensations financières pour le personnel en situation de grande précarité. « Le paiement de nos salaires est remis en question chaque mois. On nous parle de 500 licenciements alors qu’aucun repreneur n’est annoncé et que la comptabilité reste opaque après 6 mois d’administration judiciaire », pouvait-on lire sur un tract émanant du collectif Nortel France.

 

Ce dernier s’insurge également contre le refus de la maison mère de venir en aide à la filiale française « Les comptes de Nortel France ont été asséchés à hauteur de 300 Millions de dollars par un mécanisme de reversement mutuel qui fonctionne dans les faits à sens unique ! Face à cette situation le tribunal de Versailles enquête, les pouvoirs publics ont gelé les crédits recherche et l’AGS (Fond de garantie des salaires) remet en question sa participation aux indemnités légales de licenciement. »

 

La mobilisation du personnel a eu pour effet d’engager le dialogue entre les syndicats et l’administration judiciaire. « L’administrateur semble prêt à utiliser une partie de l’argent provenant des ventes pour payer les salariés. Son avocat et celui du CE vont se rencontrer pour négocier un accord », affirmait Christian Berenbach le représentant syndical CFTC joint mardi en début d’après-midi. De l’issue de ces négociations dépendra la poursuite ou non du mouvement.

 

Les choses semblent bouger également outre-Atlantique. D’après le Financial Times, un des créanciers de l’équipementier, l’Américain Matlin Patterson Global Advisors, s’associerait à d’autres investisseurs pour présenter au tribunal une offre de reprise. Reste à savoir si elle aboutira. Et si elle concerne également les actifs de la filiale française. Si la réponse à une de ces deux questions est non, la société Nortel France risque fort d’être liquidée au mois d’août.