Confronté à une saturation de son réseau ayant conduit à une indisponibilité partielle de ses services, Orange pointe du doigt Free qu’il accuse en substance d’abuser de son accord d’itinérance.


Orange tape du poing sur la table. En cause : l’accord d’itinérance qui autorise Free à déporter son trafic mobile sur le réseau d’Orange dans les zones qu’il couvre insuffisamment ou pas du tout. Le Point.fr révèle qu’Orange a subi une indisponibilité partielle de son  réseau et de ses services pendant deux heures le 7 février au soir. Un « très grave incident » qui aurait été provoqué par le trop grand nombre de communications lui ayant été assignées par Free.

C’est en tout cas l’explication qu’a invoquée Orange dans une lettre adressée dès le lendemain à Maxime Lombardini, le directeur général de Free, pour lui demander de prendre des mesures. Dans cette lettre Orange reproche notamment à Free de faire transiter  97% de ses communications mobiles sur ses antennes-relais. Un flux de communications apparemment bien supérieur à celui qu’il s’était engagé à prendre en charge dans le cadre de leur accord d’itinérance.

Avec plus d’un million de SIM actives, Free aurait dépassé toutes les prévisions. La saturation se ferait sentir avec d’autant plus d’acuité que Free est soupçonné d’avoir, délibérémment ou non, sous-dimensionné son réseau, privilégiant la couverture géographique (pour satisfaire à son prérequis de 27% de couverture de la population) au détriment de sa capacité à monter en charge.

Une montée en charge qui, à priori, ne lui coûte rien, puisque c’est à Orange qui la supporte, mais qui, rappelons-le, lui rapporte, en vertu du système d’asymétrie sur les terminaisons d’appel. Création de l’Arcep, ce mécanisme prévoit que le droit de péage perçu par Free pour les appels entrants sur son réseau soit supérieur à celui que touchent ses concurrents pour les appels sortants. Un système qui conduit certains à penser que ce sont les opérateurs établis qui financent le réseau de Free.  

Orange pourrait toutefois se faire moins concilliant à l’occasion d’un comité de pilotage de l’accord d’itinérance qui se tient ce mardi 14 février. Une réunion qui promet d’être animée.