Selon FO, Bouygues et SFR pourraient engager des plans de licenciements secs. Le syndicat, qui a Free dans le collimateur, demande à Arnaud Montebourg de sauver la filière télécoms en fixant les règles du jeu.

 

Rien ne va plus dans le secteur des télécoms, surtout depuis l’arrivée de Free Mobile sur le marché. Certes on le savait déjà mais la situation semble encore s’aggraver.

Tout d’abord, le plan de départs volontaires mis en place par Bouygues pour écrémer ses effectifs  risque de ne pas se passer comme prévu. « On n’est pas sur des chiffres suffisamment motivants pour trouver facilement les 556 personnes », a prévenu Bernard Allain, le secrétaire général de la branche Télécoms chez FO. « On nous propose 0,8 mois par année d’ancienneté. Nous on demande deux mois et demi de salaire », a de son côté expliqué à nos confrères de L’Expansion, le responsable CFDT, Azzam Ahdab.

Plus grave, Bernard Allain, explique avoir eu entre les mains un rapport du cabinet Ellipse, mandaté par le CCE de Bouygues. Selon ce document, l’entreprise étant « confrontée à une dégradation de ses résultats », le plan de départs de volontaires risque d’être insuffisant à long terme. Voilà qui est clair.

La situation semble tout aussi préoccupante chez SFR où selon FO, 1.500 à 2.000 postes pourraient être supprimés. Le même Bernard Allain a d’ailleurs co-signé avec deux autres responsables du syndicat, une lettre adressée à Arnaud Montebourg demandant « des mesures justes et efficaces pour assurer la pérennité d’une filière télécom, terriblement déstabilisée aujourd’hui par des décisions de dérégulation n’ayant pas assez pris la mesure de leurs conséquences économiques et sociales, notamment sur l’emploi ». Estimant par ailleurs qu’un emploi direct supprimé dans la filière entraîne deux, voire trois emplois supprimés chez des sous-traitants, le syndicat invite le ministre à ne pas mettre fin au subventionnement des téléphones (considérée par Free comme un crédit déguisé à la consommation), qui pourrait amener les opérateurs à restreindre leurs réseaux de distribution, et impacter directement les petits revendeurs.

Fixer des règles justes et équitables

Par ailleurs, il compte sur le gouvernement pour sécuriser les investissements de la filière en matière de 4G et de THD « en fixant des règles du jeu justes et équitables » pour tous les opérateurs, y compris bien entendu pour Free. « Comment admettre qu’il organise un dumping commercial manifeste ? Comment admettre que les autorités de régulation laissent faire tout en admettant que cela peut supprimer des milliers d’emplois ? », s’interroge le syndicat à propos du dernier entrant en renvoyant la balle dans le camp d’Arnaud Montebourg. Selon FO, un cadre réglementaire devrait permettre aux opérateurs « qui ont un vrai projet industriel » de le développer et de créer « 25.000 à 30.000 emplois techniques au minimum pour les 5 à 10 ans à venir ».