Début juillet Econocom a annoncé le lancement d’un service de cloud souverain, baptisé Econocloud. Avec ce service, Econocom entend fournir aux entreprises françaises disposant de données sensibles et souhaitant externaliser leur production informatique une alternative aux géants du Cloud.

Ce service est hébergé sur le territoire français par son entité de droit français ASPserveur, sur une infrastructure conforme aux attendus du dispositif PPST (Protection du Potentiel Scientifique et Technique de la Nation), du règlement RGPD et de la norme ISO 27001. Econocom précise que le datacenter d’ASPserveur a été conçu en Classe IV selon la norme EN 50600-2-2 sur des plateformes hyperconvergentes Nutanix dont il est « Premier Partner ». Un dispositif qui lui permet de garantir par contrat une disponibilité supérieure à 99.999% et une parfaite intégrité des données. Le tout est complété par les équipes des satellites d’Econocom pour les services d’infogérance et les spécialisations (Infeeny pour Microsoft, AlterWay pour l’Open-source …). Econocom n’a pas souhaité dévoiler les investissements consentis pour mettre sur pied ce service, qui lui a demandé trois ans de préparation.

Econocom positionne Econocloud comme une véritable « plateforme de gestion Cloud » (ou CMP pour Cloud Management Platform) qui permet d’administrer l’ensemble des ressources informatiques de l’entreprise via un seul portail unifié multi-Cloud prenant en charge les technologies sur site et externalisées les plus répandues (VmWare, Hyper-V, OpenStack, Kubernetes, Nutanix, F5, Fortinet, Rubrik, AWS, Azure, Google Cloud Platform…). « La CMP permet de résoudre les problèmes de gouvernance des actifs disséminés de l’entreprise », explique l’entreprise en réponse à des questions que nous lui avons envoyées par mail.

Econocom avait pris le contrôle d’ASPserveur en 2014 via sa filiale Digital Dimension précisémment pour son expertise dans l’hébergement d’applications critiques et les systèmes haute disponibilité. La société réalisait à l’époque 3,5 M€ de chiffre d’affaires annuel avec un effectif de treize salariés. Aujourd’hui, elle compte 35 personnes – « toutes en France » – et affiche un chiffre d’affaires de 6,4 millions d’euros en 2017 (+33%).

« Le rachat a permis de renforcer notre stratégie de services à valeur ajoutée pour les grands comptes où nous parvenons à nous imposer face à des mastodontes comme IBM ou Atos grâce à la résilience et la qualité de notre infrastructure, explique ASPserveur. Nous agissons comme le bras armé d’Econocom dans le Cloud en tandem avec Nexica, un autre satellite de la galaxie du groupe. […] Les entreprises sont face à un nouveau défi, celui de la gestion globale de leurs actifs informatiques hébergés en interne, dans le Cloud public et/ou chez des partenaires de proximité et de mieux contrôler leurs données et leurs coûts. Le cloud hybride et le multicloud sont encore très récents mais nous pouvons anticiper une croissance forte de ce secteur à court et moyen terme. »

En vertu de quoi, ASPserveur s’attend à accélérer son développement et vise un chiffre d’affaires de 20 à 30 millions d’euros d’ici à 5 ans.

Après son lancement en France, le service Econocloud sera proposé très rapidement à l’international via ses satellites (Espagne et Luxembourg en 2018, Belgique et Italie en 2019 …), indique Econocom qui ne cache pas son ambition de devenir à terme un acteur européen du Cloud à haute disponibilité.

En photo : Sébastien Enderlé, fondateur d’ASPserveur et toujours aux commandes de la société.