La Surface Pro devrait arriver chez certains partenaires français Microsoft triés sur le volet dans les prochaines semaines. L’ouverture au reste du réseau de distribution sera progressive.

Attendue de longue date, la disponibilité des tablettes Microsoft Surface Pro pour le channel commence juste à s’esquisser en France. Officiellement, l’éditeur n’a fournit aucune nouvelle information par rapport à ce qui avait déjà été annoncé quelques jours avant la WPC, à savoir que le produit serait disponible, aux USA dans un premier temps et dans d’autres pays (dont la France) dans un second temps, mais pour un nombre limité de partenaires.

Interrogé sur ce sujet, Alain Bernard, directeur de la division PME et partenaires de Microsoft France, nous a toutefois confirmé aujourd’hui que ce principe de distribution limitée serait également appliqué en France et que le nombre de partenaires sélectionnés serait cohérent à celui des autres pays (dix aux USA et cinq au Royaume-Uni selon les informations de The Register).

Alain Bernard a même admis qu’en France la sélection des partenaires était quasiment achevée. Seuls resteraient les contrats à signer et la date de lancement précise à déterminer. Nous parions à Channelnews sur un lancement au cours du mois de septembre et, compte tenu des profils volumiste des partenaires déjà désignés aux USA et en Grande Bretagne, sur la sélection de cinq partenaires : Computacenter, SCC, Econocom, Insight et Inmac WStore. Contactés, les intéressés se sont bornés à indiquer que rien n’avait été décidé à ce stade.

Quant à savoir pourquoi Microsoft a opté pour une ouverture limitée du channel, l’explication serait purement logistique. La société ne disposerait pas encore de la culture et des process nécessaires à une ouverture en grand du robinet de la distribution et privilégierait les partenaires qui ont cette expertise distribution à grande échelle.

L’explication semble toutefois un peu courte. D’autres facteurs entrent probablement en ligne de compte. Volonté de ne pas trop faire d’ombre à ses ODM ? Frilosité des grossistes ? Un partenaire suggère ainsi que « pour avoir du succès sur ce marché, il faut des « solutions ». Et pour l’instant le référentiel est un peu maigre ». Mais ce même partenaire n’est pas inquiet. Il se dit convaincu qu’il ne s’agit que d’une phase transitoire avant une ouverture plus massive. Une perspective que confirme Microsoft sans préciser d’échéance.

Le fait est que le marché semble encore peu réceptif aux avantages des terminaux sous Windows : en témoigne la dépréciation de 900 M$ que Microsoft vient d’intégrer dans ses comptes suite aux méventes de la version Windows RT de sa tablette. Certains revendeurs en témoignent d’ailleurs, tel celui-ci qui « avoue ne pas [s]’intéresser à surface pour l’instant, [estimant] que Windows 8 est une catastrophe pour les professionnels et freine des quatre pieds pour ne pas la déployer », ou tel autre qui constate » n’avoir pas de demande forte ».

Beaucoup ne voient d’ailleurs dans Surface qu’un « mal nécessaire » : un produit à faible marge et dispendieux en termes de gestion (achats, facturation, retours…) mais nécessaire en complément d’une stratégie autour du poste de travail virtualisé ou pour satisfaire des directions informatiques ayant « une pression des métiers pour avoir des tablettes mais [voulant] des devices manageables dans leur infrastructure existante ».