En 2011, le nombre de demandeurs d’emploi en informatique s’est certes replié mais deux fois moins qu’en 2010. Pour 2012, le Munci craint une remontée (de 10% ?) du chômage IT.

 

Les faits sont têtus. Et les chiffres révélateurs. L’année 2011 n’a été ni meilleure ni pire que 2010 concernant le chômage en informatique. La Dares (études statistiques du ministère de l’emploi) fait état d’une légère décrue (de -1,5% soit 500 chômeurs de moins) du nombre de personnes pointant à Pôle Emploi pour les métiers relevant de la rubrique « systèmes d’information et de communication ».

Selon le Munci, association des professionnels de l’informatique, fidèle à son activité de veille sociale, cette légère baisse du chômage doit être comparée à celle de 2010 (recul de 3 points, soit 1000 chômeurs de moins). A l’orée de 2012, il reste 32 200 demandeurs d’emploi inscrits dans les catégories A,B, et C (sans emploi ou activité réduite). Ce qui, sur la base d’un effectif de 533 000 salariés (selon les relevés de l’Insee), situe le taux de chômage de la profession aux alentours de 6% (4,9% sans aucun emploi, catégorie A). Bien en dessous, heureusement, du taux national (9,3%) tous métiers et tous secteurs confondus.

D’après l’analyse des forces et faiblesses de la profession, des opportunités et des menaces pressenties pour 2012, le Munci estime qu’une remontée d’une chômage est à redouter. Une hausse quand même moins catastrophique qu’en 2002-2003 (un bond du simple au triple du chômage) ou en 2008-2009 (chômage doublé). Néanmoins, elle risque de ne pas se faire à petites doses : de 10% au mieux à 30% au pire.

Les raisons? Non seulement, l’emploi informatique, fortement cyclique compte tenu de la part des SSII sur ce marché, est lui-même dépendant de la conjoncture économique. Mais aussi, les nouvelles opportunités de redéploiement de l’emploi IT tardent à se concrétiser.

Les leçons des crises précédentes

Au chapitre des forces du secteur, le Munci invoque la hausse des prestations récurrentes des SSII (infogérance, tierce maintenance). De plus, celles-ci, ayant plus ou moins retenu les leçons des précédentes crises, pourraient maintenir un taux relativement élevé d’intercontrats (et probablement recourir au chômage partiel comme le prévoit l’accord signé par la profession) afin de s’éviter les pics d’embauche (et les difficultés qui vont avec) lors de la sortie de crise.

Dans la case « opportunités », la profession doit pouvoir tabler d’une part, sur les investissements d’avenir du plan de relance. D’autre part, sur les sujets en vogue (mobilité, dématérialisation, développement du collaboratif, cloud computing) susceptibles de générer des transferts ou des appels à compétences. Sans toutefois contrebalancer suffisamment les « faiblesses » et « menaces » planant sur les équipes informatique. A savoir, l’externalisation (emploi instable de type stop and go) et la progression de l’offshore. Mais aussi la baisse des investissements télécom et informatique (déjà sensible dans certains secteurs comme la Banque-Finances) et bien sûr, la conjoncture économique.